Ce qu’il faut savoir sur le probable report des Jeux olympiques

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L’avis officiel n’est pas encore publié. Mais l’annonce du report des Jeux olympiques (JO) ne saurait tarder. Une question de quelques jours. Au pire quatre semaines, le délai (maximum) que s’est donné, dimanche 22 mars, le Comité international olympique (CIO) pour officialiser sa position, son bureau exécutif ayant toutefois d’ores et déjà entériné l’idée du report de l’événement, qui était prévu à Tokyo du 24 juillet au 9 août.

« Le report pourrait devenir inévitable », a aussi admis, lundi, le premier ministre japonais, Shinzo Abe, jusqu’alors inflexible sur la tenue des Jeux aux dates prévues et cela malgré la progression du coronavirus partout dans le monde.

Tout s’est accéléré au cours du week-end passé. Revue de situation.

La dernière en date à avoir fait connaître sa position est la Fédération internationale d’athlétisme, le sport numéro un aux JO. Sebastian Coe, son président, a demandé à Thomas Bach, le président du CIO de reporter les Jeux.

Tenir les JO comme prévu n’est « ni faisable ni souhaitable », a écrit le dirigeant dans un courrier rédigé avant la réunion du CIO qui s’est tenue dimanche, et à l’issue de laquelle la CIO a ouvert la porte à un éventuel report.

« Personne ne veut voir les Jeux olympiques reportés, mais comme je l’ai dit publiquement, nous ne pouvons pas maintenir cette manifestation coûte que coûte et certainement pas au détriment de la sécurité des athlètes », ajoute le Britannique, double champion olympique à Moscou (1980) et Los Angeles (1984).

Vendredi et samedi, ce sont les fédérations américaines de natation et d’athlétisme qui avaient poussé à un report. Elles ont été suivies par les fédérations espagnole et française d’athlétisme. La fédération française de natation a fait de même. Tout comme, mardi soir, la Fédération américaine de gymnastique.

Le Canada, suivi de la Norvège, de l’Australie et de la Grande-Bretagne menacent de ne pas envoyer d’athlètes, craignant pour la santé de ces derniers si jamais les JO étaient maintenus cet été.

Le Comité olympique et le Comité paralympique canadiens ont déclaré, dimanche, avoir « pris la décision difficile de ne pas envoyer d’équipes ». Ils « demandent instamment au Comité international olympique, au Comité international paralympique et à l’Organisation mondiale de la santé de reporter les Jeux d’un an ».

« Il est clair que les Jeux ne peuvent se tenir en juillet », a renchéri, lundi, le vice-président du Comité olympique australien (AOC), Ian Chesterman, par ailleurs chef de mission pour les JO de Tokyo.

Le conseil d’administration de l’AOC a estimé qu’une délégation australienne « ne pouvait être constituée compte tenu des circonstances changeantes en Australie et à l’étranger », et que les athlètes devaient partir du principe que les Jeux auront lieu à l’été 2021. « Nous avons des athlètes basés à l’étranger, d’autres qui s’entraînent en divers points d’Australie. Avec les restrictions de voyage et autres, la situation devient intenable ».

Selon le site de la chaîne télévisée TV2, le Comité olympique norvégien boycottera lui aussi le plus grand événement sportif au monde si celui-ci n’est pas reporté. La décision aurait été prise lundi après une rencontre entre la présidente du Comité olympique norvégien, Berit Kjoll, et le ministre de la culture, Abid Raja.

Les Britanniques ont annoncé dans la foulée qu’ils sont prêts à faire de même. « Si le virus continue de se propager comme le prévoit le gouvernement, je ne pense pas qu’il soit possible d’envoyer une équipe, a déclaré Hugh Robertson, le président du comité olympique à la chaîne Sky Sports. Je ne vois pas comment les athlètes et l’équipe de Grande-Bretagne pourraient être prêts d’ici là. »

Si le Comité national olympique suisse puis le Comité olympique et paralympique américaina ontégalement officiellement prôné un report, en France, le Comité national olympique (CNOSF) doit réunir en vidéoconférence les différentes fédérations mardi, afin d’exprimer un point de vue commun.

Si le CIO se donne quatre semaines pour statuer et « accélérer la planification de scénarios pour les Jeux de Tokyo », c’est que l’organisation olympique cherche à se donner du temps pour choisir un nouveau calendrier. Et opter pour une solution qui ne vienne pas trop percuter les agendas des différents sports.

Les deux moins mauvaises solutions apparaissent être un report à l’automne ou à l’été 2021. A écouter Dick Pound, ancien vice-président du CIO, c’est cette dernière option qui est préférable : « la question d’octobre 2020 sera étudiée, mais les risques seront bien plus grands qu’avec un report d’un an », a-til expliqué dans un entretien au « Monde ».

La Fédération internationale d’athlétisme a d’ores et déjà fait savoir qu’elle étudiait la possibilité de décaler ses championnats du monde de 2021 à 2022.

« Nous avons déjà entamé des discussions avec le comité d’organisation Oregon 21 eu égard à la possibilité que les Jeux Olympiques soient décalés à l’année prochaine, a déclaré une porte-parole de WorldAthletics. Les organisateurs ont à leur tour contacté toutes les parties prenantes de ces Mondiaux. Ils nous ont assuré qu’ils travaillaient avec tous les partenaires pour s’assurer que l’Oregon est en capacité d’organiser les Championnats du monde à une autre date si cela s’avérait nécessaire. »

Au-delà des conséquences sur l’ensemble du sport mondial avec cette redéfinition des calendriers des différentes compétitions, quelle que soit l’option choisie, elle aura un impact économique. Tout particulièrement pour le Japon.

L’économie nipponne n’est déjà pas dans un état de santé reluisant : elle est menacée de récession. Une annulation des JO cette année pourrait accroître l’ampleur de la chute de la richesse nationale en raison de l’impact qu’île aurait sur le niveau de la consommation : celle des ménages japonais (qui est déjà en fort recul), mais aussi celle des touristes et des supporteurs que la compétition devait attirer.

Source: lemonde.fr

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