L’aliment-médicament : des repas thérapeutiques pour améliorer la vie des patients, mais aussi les comptes des assurances maladie

Une étude originale menée par des scientifiques américains montre qu’un accompagnement nutritionnel de personnes atteintes de maladies métaboliques, comme le diabète ou l’obésité, permettrait d’éviter chaque année 1,6 million d’hospitalisations et de réaliser des économies chiffrées à 13,6 milliards de dollars.

Atelier diététique à l'hôpital

À l’atelier diététique de l’hôpital de Meaux (77), les participants apprennent à classer les groupes d’aliments avec l’aide d’une diététicienne. Des formations qui s’avèrent indispensables pour les patients atteints de maladies métaboliques comme le diabète.

© B. BOISSONNET / BSIP / AFP

C’est une démonstration intéressante que vient de présenter une équipe de chercheurs de l’université Tufts (Boston, États-Unis) dans la revue JAMA : s’il était proposé, en complément de leur suivi médical, deux repas équilibrés, 5 fois par semaine, aux Américains à mobilité réduite atteints de maladies liées à l’alimentation et pris en charge dans le système Medicare ou Medicaid, il serait possible d’éviter chaque année 1,6 million d’hospitalisations et de réaliser des économies chiffrées à 13,6 milliards de dollars.

« La nourriture est un médicament »

Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont analysé les dépenses de santé à partir d’un panel représentatif de la population américaine ; ils ont créé un modèle pour simuler les conséquences financières et thérapeutiques d’une politique de santé publique qui intégrerait une prise en charge financière de repas thérapeutiques. Les scientifiques disposaient déjà d’études ayant mesuré l’association entre repas thérapeutiques, hospitalisations et dépenses de santé. L’originalité du travail a été d’estimer le bénéfice total pour les patients et pour l’ensemble des assurances américaines. Leur projection montre que plus de 6 millions d’adultes américains seraient éligibles à ce type de programme.

Pour les auteurs de l’étude, « la nourriture est un médicament », selon la formule qu’ils emploient dans leurs travaux. Ils tendent à prouver que l’alimentation devrait faire partie de l’arsenal thérapeutique du traitement des maladies chroniques liées à la qualité des repas aux États-Unis.

Une démonstration « extrêmement intéressante »

Interrogé par Sciences et Avenir à propos de ce travail, le docteur Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération des diabétiques, trouve la démonstration« extrêmement intéressante ». Selon le médecin, elle est en accord avec les différents constats des spécialistes : les maladies métaboliques (type diabète ou obésité) doivent, outre une prise en charge médicale, faire l’objet d’un traitement social. Travailler sur l’amélioration de la qualité des repas est un levier thérapeutique réel dans ce cadre.

C’est une démonstration intéressante que vient de présenter une équipe de chercheurs de l’université Tufts (Boston, États-Unis) dans la revue JAMA : s’il était proposé, en complément de leur suivi médical, deux repas équilibrés, 5 fois par semaine, aux Américains à mobilité réduite atteints de maladies liées à l’alimentation et pris en charge dans le système Medicare ou Medicaid, il serait possible d’éviter chaque année 1,6 million d’hospitalisations et de réaliser des économies chiffrées à 13,6 milliards de dollars.

« La nourriture est un médicament »

Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont analysé les dépenses de santé à partir d’un panel représentatif de la population américaine ; ils ont créé un modèle pour simuler les conséquences financières et thérapeutiques d’une politique de santé publique qui intégrerait une prise en charge financière de repas thérapeutiques. Les scientifiques disposaient déjà d’études ayant mesuré l’association entre repas thérapeutiques, hospitalisations et dépenses de santé. L’originalité du travail a été d’estimer le bénéfice total pour les patients et pour l’ensemble des assurances américaines. Leur projection montre que plus de 6 millions d’adultes américains seraient éligibles à ce type de programme.

Pour les auteurs de l’étude, « la nourriture est un médicament », selon la formule qu’ils emploient dans leurs travaux. Ils tendent à prouver que l’alimentation devrait faire partie de l’arsenal thérapeutique du traitement des maladies chroniques liées à la qualité des repas aux États-Unis.

Une démonstration « extrêmement intéressante »

Interrogé par Sciences et Avenir à propos de ce travail, le docteur Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération Française des diabétiques, trouve la démonstration« extrêmement intéressante ». Selon le médecin, elle est en accord avec les différents constats des spécialistes : les maladies métaboliques (type diabète ou obésité) doivent, outre une prise en charge médicale, faire l’objet d’un traitement social. Travailler sur l’amélioration de la qualité des repas est un levier thérapeutique réel dans ce cadre. Il souligne qu’en France la prévalence, pour une maladie métabolique comme le diabète de type 2, est deux fois plus élevée chez les personnes de faible niveau d’études que chez les personnes plus instruites, avec des écarts davantage marqués chez les femmes que chez les hommes. Et il rappelle qu’en 2007, une étude avait montré que plus de 53% des diabétiques rencontraient des difficultés financières. Dans la même étude, les scientifiques ont constaté que plus de 30% des diabétiques vivaient dans un foyer où les revenus ne dépassaient pas 1200 euros par mois.

Or, en tant que cardiologue et lui-même diabétique, le Dr Thébaut constate : « Manger en permanence une alimentation équilibrée avec une charge glycémique faible nécessite des connaissances, du temps et des moyens. »Par exemple, les aliments à faible charge glycémique comme les légumes coûtent bien plus cher que les pâtes, le riz ou les pizzas, à charge glycémique plus élevée. De plus,« savoir choisir des produits adaptés à sa pathologie dans l’offre alimentaire d’une grande surface demande d’avoir reçu une éducation à l’alimentation », reprend le médecin. Une étude menée par son association a aussi constaté une charge mentale énorme sur les patients atteints de ce type de pathologie. Ils pensent à leur maladie au minimum 50 fois par jour. Alors des repas thérapeutiques sur ordonnance pour toutes les maladies liées à l’alimentation ?

Pour le docteur Jean-François Thébaut, en France, pays qui accorde une grande importance au rite du repas, la solution résiderait plutôt dans la mise en place d’un parcours d’information, notamment avec la généralisation du Nutriscore, d’accompagnement et d’éducation thérapeutique des patients. Aujourd’hui, seulement 15% de diabétiques ont accès à ce suivi, pour la plupart en milieu hospitalier uniquement. Concrètement, il explique que la Fédération des diabétiques milite pour que les consultations chez un diététicien soient prises en charge par l’assurance maladie dans le cadre d’un accompagnement thérapeutique du malade au même titre que l’activité physique.

Car, comme le prouve la publication de l’équipe américaine de Boston, améliorer les repas, c’est moins d’hospitalisations pour le patient et des économies à long terme pour les assurances maladie.

Source: Sciencesetavenir.fr
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