La rentrée chahutée d’Anne Hidalgo au Conseil de Paris

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Un mois et demi après son échec cinglant à l’élection présidentielle, Anne Hidalgo s’attendait à être chahutée pour son retour à la Mairie de Paris. Elle n’a pas été déçue. Les hommages aux élus récemment décédés à peine finis, la cheffe de l’opposition, Rachida Dati, a électrisé le Conseil de Paris, mardi 31 mai, en se lançant dans une violente diatribe contre l’élue socialiste. Son angle d’attaque : la présence en pointillé d’Anne Hidalgo au conseil municipal. Au lieu de le présider, l’édile a notamment choisi de se rendre, mercredi 1er juin, à Madrid, afin de participer à une réunion de la fondation créée par le Comité international olympique pour l’accueil des athlètes réfugiés. Une absence dénoncée par la droite.

« Votre taux de présence en séance dépasse à peine les 20 %, lance Rachida Dati. Paris vous ennuie. Oui, les Parisiens vous ennuient. Votre présence est aussi anecdotique que votre score à la présidentielle, 1,7 % », un résultat humiliant qu’elle répète en boucle, malgré les huées de la gauche. La maire ne se laisse pas démonter. « Ça m’avait échappé que vous aviez gagné une élection », rétorque-t-elle, en s’insurgeant contre la façon dont la maire du 7e arrondissement tente de transformer le conseil en un « pitoyable cirque médiatique ».

Nouvelle passe d’armes quelques minutes plus tard. Patrick Bloche, un adjoint socialiste, rappelle qu’en 1995, en pleine campagne présidentielle, le maire, Jacques Chirac, s’était lui aussi éclipsé après avoir ouvert les séances du conseil. « Il a gagné l’élection, lui ! », le coupe Rachida Dati. « C’était sa troisième candidature… Patientez ! », rétorque Anne Hidalgo, sourire aux lèvres. La socialiste s’imagine-t-elle déjà mener de nouvelles campagnes présidentielles, après le fiasco de sa première tentative ? L’échange montre surtout sa volonté de ne rien lâcher à l’Hôtel de ville.

Jugeant la maire affaiblie, les élus Les Républicains (LR) ont décidé de l’attaquer sans cesse, en espérant qu’elle finisse son mandat en charpie. Et que Rachida Dati puisse l’emporter aux municipales de 2026. L’aménagement des abords de la tour Eiffel, les abattages d’arbres, la dette de la ville, le financement des Jeux olympiques, le crack… Pas un sujet sur lequel ils ne mettent en cause la maire. « Si la gauche arrive l’estomac noué à chaque conseil, c’est parfait, et il faut que cela continue », explique un des stratèges de la droite parisienne sous le sceau de l’anonymat.

Anne Hidalgo, elle, n’entend pas baisser la garde. « Le Dati show, ça suffit ! », s’agace son premier adjoint, Emmanuel Grégoire. Dans l’immédiat, en réalité, c’est aux interrogations de ses alliés de gauche que la maire est la plus attentive. Ainsi s’est-elle engagée mardi à réexaminer les prévisions d’abattage d’arbres dans les futurs projets urbains, les élus écologistes ayant amplifié la pression déjà mise par la droite sur le sujet.

Source: lemonde.fr

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