Eric Ciotti élu président du parti Les Républicains

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Le successeur de Christian Jacob s’appelle Eric Ciotti. Les adhérents des Républicains l’ont élu dimanche 11 décembre comme nouveau président du parti, avec 53,7 % des suffrages, au terme d’un second tour interne qui l’a opposé à Bruno Retailleau. La participation a atteint 69,70 % au deuxième tour contre 72,67 % au premier, a précisé Annie Genevard lors d’un point presse au siège du parti.

Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, très ferme sur les sujets régaliens comme l’immigration, était arrivé en tête du premier tour le 4 décembre avec 42,73 % des voix, contre 34,45 % pour le patron des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, tenant d’une ligne conservatrice et libérale, et 22,29 % pour Aurélien Pradié, éliminé.

Il s’agissait, pour les 91 110 adhérents, de choisir le successeur de Christian Jacob qui a démissionné en juin, après des élections qui ont acté l’affaiblissement du parti de droite, tombé à 4,8 % à la présidentielle.

« Je suis de droite » et « je ne m’en excuserai jamais », a déclaré Eric Ciotti après sa victoire au « 20 heures » de TF1, estimant que « la question est d’abord celle de la survie de la France » alors que « notre pays est frappé de déclin » voire « d’une sorte de décadence ». Il a plaidé pour « une droite ferme, qui rétablisse l’ordre dans la rue » mais aussi une droite « du travail, de l’autorité, de l’identité, qui nous permette de vivre comme nous avons toujours vécu ». Il a aussi promis « une droite de la liberté, qui fasse diminuer les impôts, les charges et les normes qui paralysent notre pays ».

Dans son projet, le président de la région Auvergne Rhône-Alpes Laurent Wauquiez doit « incarner cette espérance ». « Il faut qu’on ait un candidat assez vite » pour la présidentielle de 2027 et « je soutiens dans cette démarche Laurent Wauquiez qui conjugue beaucoup d’atouts pour redresser la droite », a-t-il estimé.

« Avec 46,3 % des voix, près d’un électeur sur deux s’est porté sur ma candidature », a commenté de son côté Bruno Retailleau après sa défaite, dans un communiqué. « Nous avons fait se lever un véritable espoir de renouvellement et de redressement de la droite. Demain, ce résultat devra peser, a-t-il prévenu. L’unité n’est pas une option, mais une nécessité. Je compte sur Eric pour être au rendez-vous du rassemblement. »

« Le défi de la reconstruction de la droite est immense : rassembler et reparler à tous les Français, a commenté pour sa part Aurélien Pradié sur Twitter. Ils sont si nombreux à ne plus nous écouter. Au boulot ! »

Dans la dernière ligne droite, les candidats ont multiplié déplacements et interviews pour tenter d’emporter une élection beaucoup plus serrée que les précédentes, qui s’étaient jouées à un tour seulement. Même si le député des Alpes-Maritimes partait avec une longueur d’avance, il ne voulait pas revivre le scénario de 2021 lorsque, arrivé en tête au premier tour de la primaire, il avait dû s’incliner au second face à Valérie Pécresse, payant un « tout sauf Ciotti » chez les électeurs inquiets de sa ligne droitière.

Eric Ciotti, qui vante sa fidélité au RPR puis à LR, défend un cap « de droite assumée », « refusant le politiquement correct », avec un ton très ferme sur la sécurité et l’immigration. Bruno Retailleau, très critique de Nicolas Sarkozy, a fait campagne sur le thème de « rendre le parti aux adhérents » consultés par référendum, avec une ligne « clairement de droite » quoique « sans outrance ».

Le duel Ciotti-Retailleau, c’est « le choix entre une droite conservatrice et une droite conservatrice », a estimé dimanche sur RTL-Le Figaro-LCI le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, qui a appelé Les Républicains « à retrouver une boussole idéologique parce que nous avons besoin de travailler avec la droite républicaine ».

Avec 73 % de participation au premier tour, l’une des clés du second était de mobiliser le gros quart d’abstentionnistes. Il fallait surtout pour les candidats réussir à capter les 22 % de voix réunies par Aurélien Pradié, qui n’avait pas donné de consigne de vote. Plusieurs de ses lieutenants, dont les députés Pierre-Henri Dumont et Raphaël Schellenberger, se sont rangés derrière Eric Ciotti. Vendredi, Christian Jacob et le patron des députés LR, Olivier Marleix, ont apporté leur soutien au député des Alpes-Maritimes, qui se prévaut aussi de celui du maire de Troyes, François Baroin.

Parti en campagne comme le candidat des élus, Bruno Retailleau pouvait de son côté se prévaloir de l’appui du président du Sénat, Gérard Larcher, de l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, de François Fillon, mais aussi du président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand. Dans une tribune au Figaro publiée lundi 5 décembre, quelque cent vingt parlementaires avaient affiché leur choix en faveur de Bruno Retailleau, « candidat de la rupture, du renouvellement et du rassemblement ».

Le sénateur a par ailleurs saisi le parti jeudi soir pour lui demander d’étudier des mesures visant à « renforcer la sécurité et donc la légitimité » du second tour, après la publication d’une enquête de Libération sur « de puissants systèmes clientélistes » lors des adhésions dans les Alpes-Maritimes.

Source: lemonde.fr

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