Contre le Covid-19, l’exécutif mise aussi sur le Paxlovid, l’antiviral de Pfizer

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En cette période de vague ascendante de Covid-19 et de fêtes qui approchent, les pouvoirs publics misent sur la responsabilisation des Français, en leur recommandant de porter le masque – sans les y contraindre – et de se faire vacciner. Mais ils semblent aussi parier sur une arme de défense largement ignorée : le Paxlovid, un antiviral de Pfizer.

Le 9 décembre, le ministre de la santé, François Braun, a insisté, lors d’une conférence de presse, sur un outil totalement méconnu des Français. Depuis le 12 octobre, les personnes à risque de forme grave de Covid-19 peuvent aller consulter leur médecin traitant. Et celui-ci peut leur faire une « ordonnance conditionnelle » pour le Paxlovid, qui reste à ce jour, en cas d’infection avérée, le traitement le plus efficace pour prévenir les formes graves de Covid-19. Il faut dire que ce médicament bénéficie d’un atout de taille : il se prend par voie orale, donc sans hospitalisation.

Mais qu’est-ce qu’une « ordonnance conditionnelle » ? En clair, les médecins traitants qui suivent ces patients à risque (personnes de plus de 65 ans, ou atteintes de certaines maladies chroniques, comme le diabète, ou de divers cancers) peuvent leur prescrire cet antiviral à titre anticipé, pour le cas où elles seraient ensuite infectées, à condition qu’elles n’aient pas de contre-indications.

Ensuite, dès que ces patients vulnérables présenteront des symptômes et qu’un test confirmera leur infection par le virus SARS-CoV-2, ils pourront se rendre chez leur pharmacien munis de cette ordonnance. Celui-ci leur délivrera alors le Paxlovid, sans qu’ils aient eu besoin de passer par leur médecin traitant.

L’intérêt ? Réduire les délais d’administration. « Pour être efficace, le Paxlovid doit être prescrit dans les trois à cinq jours suivant les symptômes. Il ne faut donc pas perdre de temps », rappelle l’immunologiste Brigitte Autran, qui préside le comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars). Cette course contre la montre passait pour être un des principaux freins à l’utilisation du Paxlovid. « Le ministre de la santé a insisté sur cette mesure – l’ordonnance conditionnelle de cet antiviral – pour la faire mieux connaître. Elle offre un gain de temps tout à fait efficace », relève Brigitte Autran. Le recours précoce au Paxlovid est « une arme de prévention qui s’ajoute à l’arsenal existant, la vaccination, le port du masque et les gestes barrières. »

Disponible en France depuis le 28 janvier, le Paxlovid a longtemps pâti de sa modalité de prescription complexe. Le médecin traitant devait aller sur une plate-forme en ligne pour renseigner les données du patient, une procédure très inhabituelle et chronophage. Mais le 6 mai, ce médicament a basculé dans un régime de prescription classique.

Source: lemonde.fr

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