A Montréal, la société civile se mobilise pour pousser les dirigeants à faire preuve de plus d’ambition à la COP15

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La Marche pour le vivant, organisée à l’appel du Collectif COP15, une centaine d’organisations environnementales canadiennes et internationales, devait être le point culminant de la mobilisation de la société civile en pleine Conférence des parties sur la biodiversité en cours à Montréal. Les Montreal Raging Grannies (« grands-mères déchaînées ») réchauffent l’ambiance en chantant Bring Back my Planet sur l’air des Beatles ; « Nous ne faisons qu’un avec la planète », scandent au son de leur tambour des autochtones en tête de la marche, mais ils sont à peine un petit millier, samedi 10 décembre, à avoir bravé la température glaciale (– 14 °C) pour clamer l’urgence à sauver la nature.

Loin du raz de marée de septembre 2019, quand un demi-million de citoyens, dont l’activiste suédoise Greta Thunberg, avaient manifesté dans la métropole québécoise en faveur de la lutte contre le changement climatique. « Greta n’est pas là, c’est la Coupe du monde de foot et il fait froid, avance Guy Laffont, un militant écologiste, pour expliquer le succès relatif de la marche, mais l’important reste qu’en fin de semaine, le monde entier s’accorde sur une déclaration contraignante qui puisse sauver notre planète. »

Depuis que les délégués des 196 pays ont commencé à « nettoyer » le projet d’accord, encore gonflé à l’ouverture de la COP le 7 décembre de centaines de crochets reflétant l’ampleur des désaccords entre les parties, à l’extérieur du Palais des congrès de Montréal, ONG, associations environnementales, syndicats, étudiants et autochtones ont multiplié les événements – films, débats, rencontres –, pour les appeler à faire preuve d’ambition.

Seuls quelques dizaines de manifestants de la Coalition anticapitaliste et écologiste contre la COP15 ont à plusieurs reprises tenté, en vain, de perturber les travaux de la conférence pour en dénoncer, selon eux, l’hypocrisie. En milieu de semaine, Greenpeace a déployé une large banderole dans le centre-ville de Montréal, un homme et des animaux en bonne santé d’un côté, à l’état de squelette de l’autre, pour exiger que « les leaders mondiaux nous fassent quitter cette autoroute de l’extinction ». Margaret Atwood, autrice de La Servante écarlate, très impliquée dans la défense des forêts anciennes de sa province de Colombie-Britannique, a profité d’une conférence sur la protection des oiseaux dans les villes pour adresser un message d’encouragement à tous les protecteurs de la nature.

Après avoir sillonné le pays d’Ouest en Est, de Vancouver en Colombie-Britannique, province canadienne durement touchée par le changement climatique, à Halifax en Nouvelle-Ecosse affectée par l’érosion de ses côtes, trois cars affrétés par Nature Canada sont arrivés mercredi à Montréal, leurs soutes pleines de sacs de lettres de citoyens, destinées au gouvernement canadien.

Source: lemonde.fr

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