Le papillon monarque bientôt protégé au Canada

Autres articles
1 De 383

Le papillon monarque, élégant lépidoptère aux ailes orange tachées de blanc connu pour ses migrations longues de plus de 4 000 kilomètres à travers tout le continent américain, est entré en juillet 2022 sur la « liste rouge » des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), dans la catégorie « en danger ».

Les populations de monarques se sont effet effondrées au cours des dernières années en Amérique du Nord. La population de l’est, qui migre notamment jusqu’au Québec pour s’y reproduire en juin, a fondu de 85 % depuis 1996, sous l’effet des modifications du climat et de la fragilisation de son habitat.

En novembre 2022, le gouvernement canadien annonçait son intention d’inscrire le monarque dans sa « loi sur les espèces en péril » afin de le sauver d’une disparition annoncée.

« Les efforts de protection devront dépasser les frontières canadiennes en s’étendant aux Etats-Unis et au Mexique, pour prendre en compte le cycle complexe du papillon, qui migre du sud vers le nord », prévient d’ores et déjà Alain Branchaud, directeur de la Société pour la nature et les parcs du Québec. Un tel classement aura au moins le mérite d’impliquer l’élaboration d’un plan canadien de rétablissement et la désignation de son « habitat essentiel » pour assurer sa survie.

Mais avant même d’avoir acquis ce statut « d’espèce protégée », le monarque pose un cas de conscience à Ottawa. Au nord de l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, la société Aéroport de Montréal a en effet rasé en 2021, sans autorisation du gouvernement, la végétation du « champ des monarques », immense espace vert où se trouve l’asclépiade, une plante essentielle au cycle de vie de ce papillon. Depuis lors, un groupe de citoyens bénévoles, réunis au sein de Technoparc Oiseaux, ne cesse de réclamer la protection de ces terrains, par ailleurs lieux de passage ou de nidification de plus de 150 espèces d’oiseaux.

A la veille de l’ouverture de la COP15 sur la biodiversité, le ministre canadien des transports disait encore son impuissance à engager la protection de ce terrain compte tenu « du bail à long terme » signé en 1992 avec la société locataire de ces terres fédérales. Mais vendredi 9 décembre, son collègue de l’environnement et du changement climatique, Steven Guilbeault, prenait le contrepied de cet attentisme. « L’inscription du monarque sur notre liste des espèces en péril va nous donner la main sur la protection de son habitat, et oui, certainement, j’ai bien l’intention de protéger ce terrain », a-t-il affirmé d’un ton catégorique. Sans doute « l’effet papillon » de la conférence onusienne sur la diversité biologique en cours à Montréal du 7 au 19 décembre.

Source: lemonde.fr

laissez un commentaire