LFI, EELV, NPA… A gauche, de congrès en assemblées, un week-end très politique

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Riche menu, à gauche, samedi 10 décembre. Deux congrès, ceux d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), une « assemblée représentative » à La France insoumise (LFI) et même une petite fête d’anniversaire organisée par la Gauche démocratique et sociale (GDS). Une fois n’est pas coutume, le congrès des Verts n’a pas été l’acmé de manigances et d’attaques ad hominem. Marine Tondelier a été élue secrétaire nationale dans un fauteuil, avec plus de 90 % des voix.

Pour les débats piquants, il fallait regarder ailleurs, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) d’abord. Dès 9 heures, un peu plus de 200 militants du NPA se sont réunis dans une ambiance houleuse, entre accusations de stalinisme et procès en réformisme. Une déléguée a même demandé quelques minutes de silence pour honorer la mort du parti trotskiste dans sa forme actuelle. Au cœur de ce congrès, le rapport à LFI et un vote militant qui divisent en deux le parti aux quelque 2 000 adhérents.

La direction sortante, emmenée par Philippe Poutou (plate-forme B, 48 % des votes des militants), entend, selon ses propres mots, « mener des campagnes avec LFI quand [elle] le juge bon, sans se faire traiter de “réformard” ». Elle utilise le concept de « gauche de combat », défend l’idée que des convergences avec LFI sont possibles. La plate-forme C (45 %), rassemblant plusieurs fractions, menée notamment par le postier Gaël Quirante et le cheminot Damien Scali, a pour objectif la construction d’« organisations indépendantes de la bourgeoisie, mais aussi de toutes les nuances de la “gauche institutionnelle”, dont LFI ». Philippe Poutou estime que ces deux tendances, selon lui de facto déjà autonomes, « ne peuvent plus vivre ensemble dans la même organisation ».

Mais l’aile gauche du parti n’entend pas l’abandonner. « Il n’y a aucune raison justifiant la séparation, a répondu, samedi, Damien Scali, ancien porte-parole de Philippe Poutou à la présidentielle. Quelle que soit notre tendance ou notre fraction, nous sommes tous le NPA. » Scission ou dissolution, des départs paraissaient inévitables. Dimanche, la direction a sortante a annoncé sa décision : « continuer le NPA en actant la séparation », tandis qu’en face, on assure que « le NPA continuera, malgré le départ de ses principaux porte-parole », Olivier Besancenot compris. Il s’agit de la troisième scission depuis la création du parti, il y a quatorze ans, sur l’héritage de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), après le départ de cadres vers le Front de gauche, en 2012, et celui du courant d’Anasse Kazib, Révolution permanente, en 2021.

Source: lemonde.fr

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