Eric Zemmour tente de raviver la flamme de Reconquête !

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Dimanche 4 décembre, coincé entre un concours de breakdance et un match de MMA, le Palais des sports de Paris présente un autre genre de combat, « culturel » celui-là : pour 10 euros l’entrée, Eric Zemmour galvanise les esprits et les prépare à la bataille « civilisationnelle ». Le polémiste célèbre le premier anniversaire de son mouvement Reconquête !, dans une version en modèle réduit du meeting de Villepinte (Seine-Saint-Denis), qui avait lancé sa campagne présidentielle. Le parti promet trois mille spectateurs payants et un discours de victoire : tout va bien, assure-t-on officiellement à Reconquête !, qui revendique des adhésions dynamiques et un impact idéologique sur les terrains de l’immigration et de l’éducation. Un élu du parti s’amuse de cet optimisme forcené : « Zéro député et 7 % [le score de M. Zemmour au premier tour de l’élection présidentielle], à part me faire renverser par un bus, je ne vois pas comment cela pourrait être pire ! »

Le parti revendique des victoires locales, mais symboliques, à force d’activisme numérique et d’un harcèlement allant parfois jusqu’aux menaces en ligne : perturbation d’une conférence sur l’islam à Château-Chinon (Nièvre), mobilisation contre un projet d’installation de migrants en Bretagne, annulation d’une visite scolaire autour de la situation des exilés à Calais…

« C’est très satisfaisant pour les militants et facilement explicable aux Français. C’est une réalité bien plus politique que de débattre d’amendements qui ne passeront jamais ! », raille l’entourage de M. Zemmour, persuadé que les électeurs auront du mal à saisir l’utilité du Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale. Lorsqu’une actualité exploitable se présente, comme le meurtre de la jeune Lola à Paris ou le débarquement de l’Ocean-Viking à Toulon, Reconquête ! s’active sur les réseaux sociaux et dépêche tout son état-major.

L’identitaire Philippe Vardon, qui vient de rallier Reconquête !, est préposé à cette mobilisation tous azimuts : « On veut être cette droite qui assume clairement ce combat idéologique avec la gauche, tandis que LR [Les Républicains] se soumet au centre gauche et que le RN, par manque de clarté, refuse le combat. » L’élu niçois assume pour cela s’inspirer des méthodes de la gauche radicale, rejoignant Eric Zemmour dans « une forme d’admiration pour ce que produit Jean-Luc Mélenchon ».

De leur côté, Marion Maréchal, Nicolas Bay ou Eric Zemmour nourrissent la presse conservatrice en tribunes sur des sujets aussi divers que l’IVG, le « Black Friday », l’Arménie ou l’union des droites – cette dernière, signée du chef dans Le Figaro Magazine, a fait tousser en interne : il y étrille LR comme le RN tout en réclamant une alliance.

Source: lemonde.fr

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