En France, où l’obésité augmente, près d’une personne sur deux est en surpoids

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L’Organisation mondiale de la santé n’hésite pas à la qualifier d’« épidémie », tant sa progression à l’échelle mondiale est fulgurante, mais en France, l’obésité est difficile à cerner. N’étant pas reconnue comme maladie chronique, elle n’est pas repérable dans les données de l’Assurance-maladie et, pour évaluer sa prévalence, il faut se tourner vers des enquêtes épidémiologiques.

Mercredi 30 juin, la Ligue contre l’obésité publie les résultats d’une enquête nationale qui montre qu’environ 8,5 millions d’adultes en France (17 %) ont un indice de masse corporelle (IMC, un indicateur de corpulence) supérieur à 30 – au-delà duquel on parle l’obésité –, contre 15 % en 2012. Au total, près d’un Français sur deux (47 %) est soit en surpoids, soit en situation d’obésité. Cette dernière est un peu plus marquée chez les femmes (17,4 %) que chez les hommes (16,7 %), mais ces derniers sont davantage sujets au surpoids (36,9 %, contre 23,9 % des femmes).

Afin de fournir une photographie actualisée de la situation épidémiologique de l’obésité en France, l’association, créée en 2014 à l’initiative du professeur de chirurgie digestive David Nocca (CHU de Montpellier), a repris les enquêtes « ObEpi-Roche », dont la dernière vague datait de 2012. 

De 1997 à 2012, le laboratoire Roche, qui commercialisait alors un traitement contre l’obésité, le xenical, avait réalisé six vagues d’enquêtes à trois ans d’intervalle afin de mesurer l’évolution du surpoids et de l’obésité en France. Conduites avec le concours de l’Inserm, de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) et de l’institut Kantar, auprès de 20 000 à 25 000 participants, ces études ont fait référence. Mais alors que le médicament de Roche, mis en cause pour ses effets secondaires, était retiré du marché début 2012, le laboratoire les a interrompues. Entre-temps, Santé publique France a mené en 2015 une autre enquête de prévalence, Esteban, qui avait situé l’obésité à 17 % de la population française. Mais, depuis cinq ans, plus aucun nouveau chiffre n’est venu mesurer l’évolution de la situation française.

La nouvelle vague ObEpi, reprise avec l’accord de Roche (mais sans que le laboratoire intervienne) et une méthodologie semblable, permet de prolonger les courbes démarrées en 1997. « Le principal enseignement, c’est que, malgré les efforts de prévention, l’obésité progresse encore, avec un coût socioéconomique très important », souligne David Nocca, selon qui l’apport principal de cette étude est de mesurer précisément les évolutions de prévalence. La Ligue contre l’obésité s’est associée à l’institut Odoxa pour réaliser cette nouvelle vague et avec la chaire santé de Sciences Po. La méthodologie a été actualisée (les répondants ont été interrogés par Internet, du 24 septembre au 5 octobre 2020) et l’échantillon a été resserré (près de 12 000 participants, représentatifs de la population française). Enfin, l’enquête s’est cette fois attachée à mesurer l’obésité infantile, interrogeant 2 200 mineurs.

Source: lemonde.fr

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