Soupçonnée de corruption, Eva Kaili est suspendue de ses fonctions de vice-présidente du Parlement européen

Autres articles
1 De 1 518

L’eurodéputée grecque et vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili, auditionnée depuis vendredi dans une enquête de la justice belge sur des soupçons de corruption en lien avec le Qatar, s’est vu retirer provisoirement, samedi 10 décembre, les tâches que lui avait déléguées la présidente Roberta Metsola.

« A la lumière des enquêtes judiciaires en cours menées par les autorités belges, la présidente Metsola a décidé de suspendre avec effet immédiat tous les pouvoirs, devoirs et tâches qui ont été délégués à Eva Kaili en sa qualité de vice-présidente du Parlement européen », a annoncé dans la soirée un porte-parole de Mme Metsola.

« Il ne s’agit pas d’un incident isolé », a réagi l’organisation Transparency International. « Depuis plusieurs décennies, le Parlement a laissé se développer une culture de l’impunité (…) et une absence totale de contrôle éthique indépendant. »

Cinq personnes, dont Eva Kaili, ont été arrêtées vendredi à Bruxelles, à l’issue d’au moins seize perquisitions dans une enquête sur des soupçons de versements d’argent « importants » par un pays du Golfe pour influencer les décisions des eurodéputés. Le parquet fédéral n’a pas nommé le pays, mais une source judiciaire proche du dossier a confirmé qu’il s’agissait du Qatar.

« Toute allégation de mauvaise conduite de la part de l’Etat du Qatar témoigne d’une grave désinformation », a réagi samedi un responsable du gouvernement qatari sollicité par l’Agence France-Presse.

L’affaire éclate en plein Mondial de football, alors que le pays organisateur doit déployer des efforts pour défendre sa réputation, décriée en matière de respect des droits humains, notamment ceux des travailleurs.

Samedi, les auditions de cinq suspects se sont poursuivies à Bruxelles, selon un porte-parole du parquet fédéral.

Un éventuel placement en détention provisoire par le juge d’instruction doit être décidé dans un délai de quarante-huit heures après l’interpellation, soit dimanche au plus tard.

Source: lemonde.fr

laissez un commentaire