Victoire du Maroc et de la France : scènes d’euphorie sur les Champs-Elysées, des incidents éclatent en fin de soirée

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Les Champs Elysées sont rouges. Des milliers de supporteurs du Maroc se sont réunis ce soir après la victoire des Lions de l’Atlas contre le Portugal et leur qualification historique en demi-finale de la Coupe du monde au Qatar. Sur l’avenue parisienne, l’ambiance était à la fête colorée et assourdissante au milieu des klaxons, des moteurs vrombissants, des feux d’artifice et des fumigènes.

Escortés par un cordon de CRS tout le long des Champs, les supporteurs ont afflué dès la fin du match, déjà chauffés dans les stations de métro où les annonces de la RATP étaient inaudibles, recouvertes par l’hymne marocain scandé par la foule.

Tous les gens sur place partageaient cette euphorie générale. Toutes les générations étaient représentées et beaucoup sont venus en famille. « C’est la plus belle joie que j’ai connue depuis la naissance de mes enfants », s’exclame Souad, 53 ans, venue avec sa fille Samia, en espérant qu’il n’y ait pas de débordements. Un dispositif de sécurité important avait été déployé à titre préventif, pour gérer les réactions aux rencontres des quarts de finale du jour, Maroc-Portugal et France-Angleterre. La préfecture de police de Paris avait annoncé la mobilisation de « 1 220 policiers et gendarmes » en civil et en tenue dès 16 heures à Paris.

« C’est indescriptible, c’est juste beau !, s’époumone Nadir, 22 ans, maillot d’Hakimi sur les épaules. Personne n’aurait misé sur nous au départ et pourtant on est là. »

Au-delà de la victoire du Maroc, c’est une qualification historique que l’on fête avec, pour la première fois de l’histoire de la compétition, un pays africain en demi-finale. « C’est la victoire d’un pays mais aussi d’un continent, il y a toute l’Afrique derrière nous », sourit Raja, 33 ans, elle aussi venue en famille avec ses enfants d’une dizaine d’années. Ce n’est pas Abel, 18 ans, drapeau de l’Algérie accroché au cou qui la contredira. « Je suis extrêmement fier, confie-t-il. Avec cette Coupe du monde, c’est enfin le monde arabe qui brille.  » En remontant les Champs, il croise Mustapha, 35 ans, arborant fièrement son drapeau du Sénégal. « Vous l’avez fait pour l’Afrique ! », crie-t-il sous les hourras des supporteurs marocains.

Beaucoup n’attendent qu’une chose : une demi-finale France-Maroc. « Ce serait un match tout simplement inoubliable », tranche Yuness, 42 ans, marocain venu en voyage à Paris. « Ce sera très dur parce que la France est mon pays d’adoption et de cœur, reprend Raja. On verra pour qui on sera. Dans tous les cas, on aura gagné. »

Plus tard dans la soirée vers 23 heures, alors que la qualification de la France était également acquise, des incidents ont éclaté, avec au moins 170 interpellations en France, dont cent à Paris, a-t-on appris de source policière et auprès du parquet de Paris. Sur les cent personnes interpellées, quatre-vingts, dont vingt-trois mineurs, ont été placées en garde à vue dans la capitale pour « participation à un groupement, attroupement, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, rébellion, dégradations et détention d’explosifs », a détaillé le parquet.

« Des jets de projectiles ont été lancés sur les forces de sécurité, trois véhicules deux-roues ont été incendiés et une barricade a été érigée », a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) la préfecture de police de Paris. « La devanture d’un café a été abîmée, la vitre d’une banque étoilée et un hall d’entrée a subi des dégradations », a ajouté la préfecture, qui précise qu’aucun « incident significatif n’a été signalé ».

Selon la préfecture de police, dix-neuf policiers ont été légèrement blessés dans la capitale.

Ailleurs en France, soixante-dix personnes ont été interpellées, essentiellement pour jets de projectiles, outrages ou rébellion, selon une source policière. Ce bilan ne concerne que les zones police, soit les principales agglomérations, mais pas les zones rurales relevant de la gendarmerie. La gendarmerie n’avait pas de bilan consolidé d’éventuelles interpellations dans ses secteurs. En dehors de Paris, trente-trois policiers ont également été légèrement blessés, selon la source policière.

Source: lemonde.fr

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