Coupe du monde 2022 : la presse britannique se demande pourquoi « l’Angleterre n’est jamais assez bonne quand cela compte »

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« Au revoir Qatar… », « Les misérables », « Merde ! ». La presse anglaise utilisait, dimanche 11 décembre, tout son vocabulaire français pour exprimer le désarroi d’une nation après la défaite de son équipe, la veille, en quart de finale face aux Bleus.

Le quotidien britannique The Sun, qui avait envahi Paris avec une campagne de pub narguant les Français à la veille du match, avait perdu son sens de l’humour et titrait sur « la douleur de Harry » Kane, dont le penalty raté en fin de seconde période aurait permis aux Anglais d’égaliser. Le journal saluait une équipe « brave » dans un match « très serré » : « dans les pubs de tout le pays, les fans étaient rivés à leurs écrans et ont vécu la montagne russe des émotions ».

Pour le Daily Express, « l’arbitre n’a pas fait de cadeau à l’Angleterre en première période », estimant qu’une faute de Dayot Upamecano sur Harry Kane à l’entrée de la surface de réparation aurait mérité un penalty (ce qui a été contredit par la VAR lors du match). Et même si les Three Lions ont bénéficié de nombreuses occasions de buts et de deux penaltys en seconde période, le tabloïd britannique regrette que leurs joueurs aient « mis du temps à se mettre en route à l’Al Bayt Stadium ».

Tandis que la mine bouleversée de Harry Kane est partout, le Sunday Mirror rappelle que c’est « un visage familier qui a mis fin aux espoirs anglais en Coupe du monde ». Auteur du second but français, Olivier Giroud a en effet longtemps joué pour Arsenal (2012-2018), puis Chelsea (2018-2021), avant de rejoindre Milan l’an dernier. Pour le média anglais, celui qui « est largement reconnu comme l’un des joueurs les plus sous-estimés de l’histoire récente de la Premier League a prouvé qu’il était l’homme des grandes occasions ».

Ceux qui rêvaient de remettre la main sur une coupe gagnée pour la dernière fois en 1966 plaçaient parfois cette défaite sur le compte de la malchance « après avoir tenu tête aux champions en titre pendant la majeure partie du match ». Les Anglais « ont eu les meilleures occasions, ils ont joué le meilleur football », écrit le reporter du Mirror.

« La vérité est que l’Angleterre a été battue ici par la meilleure équipe, ce qui ne veut pas dire que la France a mieux joué ce soir-là, nuance le Guardian. La différence ici est, peut-être, entre vouloir et appartenir. (…) L’Angleterre a gagné le jeu des processus, le jeu qui se joue dans la tête d’un entraîneur un vendredi soir, le jeu que l’on joue quand on n’a pas de véritable mémoire institutionnelle sur laquelle s’appuyer. Mais la France a gagné le jeu des moments, le jeu des actions plutôt que des intentions. Et dans une confrontation unique avec tout ce qui est en jeu, ce sont les moments qui vous font gagner le match. »

« Il est impossible d’ébranler ce sentiment tenace que l’Angleterre n’est jamais assez bonne quand cela compte. Les grandes équipes trouvent un moyen de gagner », tranche aussi le Sunday Times. Le journal rappelle à sa « une » que la déception est presque une coutume nationale en matière de football outre-manche : « C’est fini pour l’Angleterre. Encore »

Source: lemonde.fr

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