La Chine confrontée à une violente flambée de Covid-19

Autres articles
1 De 1 682

Le silence. Quatre jours après la levée des principales mesures de confinement, Pékin est paradoxalement redevenue ce week-end une ville fantôme, comme en février 2020 ou en mai 2022. En soixante-douze heures, le nombre de personnes contaminées par le Covid-19 a explosé. Nul n’en connaît le chiffre exact, puisque les cabines pour se faire tester ont aussi soudainement disparu qu’elles avaient été installées six mois plus tôt et que les autorités conseillent aux personnes qui ne sont pas gravement malades de rester chez elles. Mais, d’après plusieurs estimations, environ 10 % des Pékinois (22 millions d’habitants) seraient contaminés. « Près de 13 % », affirme le site Solidarité Covid, géré par des expatriés français. Les autres, soit parce qu’ils sont cas contacts, soit par prudence, restent chez eux.

La rue appartient donc aux milliers de livreurs, aussi vaillants qu’exploités, dont le rôle est d’autant plus indispensable que les pharmacies, prises d’assaut, manquent d’autotests et de remèdes contre la fièvre.

Le salut ne peut venir que d’Internet et de ses soutiers. Et encore, difficile aujourd’hui de trouver des autotests, même sur Internet. Du coup, c’est le système D. Mais la générosité des amis prévoyants s’émousse au fil des heures. « C’est la panique. Les gens sont dans une grande détresse psychologique. Impossible de trouver la moindre boîte de Doliprane, même en ligne », témoigne Sylvie Berger, présidente de l’association Pékin Accueil. Sur les réseaux sociaux, on peut, en revanche, désormais acheter des appareils respiratoires.

Le personnel soignant n’étant pas épargné par le virus, nombre d’hôpitaux tournent au ralenti. Pourtant, les files d’attente qui s’étaient formées les 7 et 8 décembre semblent avoir disparu. « Près de chez moi, l’hôpital fait des consultations en ligne et envoie des médicaments en petite quantité », témoigne une Pékinoise.

Du coup, les entreprises sont repassées en télétravail. La délégation de l’Union européenne qui devait organiser, lundi 12 décembre, sa rencontre annuelle autour des droits humains l’a annulée au dernier moment. A Pékin, les cours ont lieu à distance mais le taux d’absentéisme dépasserait les 20 %. « Et encore, certains élèves malades suivent les cours », témoigne une enseignante.

Malgré l’ambiance chaotique, les autorités maintiennent le cap. Dimanche 11 décembre au soir, elles ont même pris une nouvelle mesure radicale : la suppression de l’application qui permettait de tracer chaque déplacement – une flèche verte au bas de laquelle s’inscrivait automatiquement le nom des villes, voire des quartiers où le téléphone avait « borné » les sept jours précédents et qui était systématiquement vérifiée à l’arrivée en gare ou dans les hôtels. Dans la même logique, les villes n’indiquent plus le nombre de contaminations par quartiers. Il n’y a donc plus de « zones à risques » spécifiques.

Source: lemonde.fr

laissez un commentaire