Igname


 

Valeur nutritive de l’igname

 

Igname cuite, ½ tasse (125 ml) / 72 g

Calories

 83

Protéines

 1,1 g

Glucides

 19,7 g

Lipides

 0,1 g

Fibres alimentaires

 2,8 g

 

Charge glycémique : Modérée

Pouvoir antioxydant : Oui, mais donnée exacte non disponible

Source : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2010.

Profil santé de l’igname

 

L’igname remplace de façon originale la pomme de terre ou la patate douce. C’est un légume exotique qui fournit plusieurs vitamines et minéraux. Les antioxydants qu’elle contient procureraient aussi plusieurs bienfaits sur la santé.

 

Les bienfaits de l’igname

Il existe des centaines de variétés d’ignames, mais seulement quelques-unes d’entre elles sont comestibles1. L’igname entière, telle que consommée, a fait l’objet de peu de recherches, malgré les quelques propriétés médicinales qui lui sont attribuées. De plus, la majorité des études ont été faites sur des animaux. Plus d’études devront être faites sur des humains pour savoir si les différents résultats peuvent s’appliquer à eux.

  • Lipides sanguins. Une étude réalisée chez des femmes a démontré que la consommation quotidienne de près de 400 g d’igname (environ 5 portions), pendant 30 jours, diminuait le cholestérol sanguin total, mais n’avait pas d’effet sur le cholestérol LDL et HDL7. Les chercheurs croient que les fibres, les stérols ou l’action combinée de ces composés de l’igname diminueraient l’absorption des gras dans l’intestin.
     
    Chez des animaux, une étude a démontré qu’en remplaçant une partie de l’amidon alimentaire par de l’igname crue, on diminuait le cholestérol total et le cholestérol LDL (« mauvais » cholestérol), mais également le cholestérol HDL ou « bon » cholestérol (ce dernier effet étant non souhaitable)10. Selon une autre étude, l’ajout d’un composé retrouvé dans l’igname, la diosgénine, à la diète des animaux, aurait des bienfaits sur les lipides sanguins (cholestérol et triglycérides15) et diminuerait aussi le stress oxydatif14,15.
  • Tension artérielle. Une protéine extraite de l’igname a démontré in vitro un potentiel de réduction de la tension11. Chez des rats hypertendus, la consommation d’igname, tant sous forme liquide qu’en poudre, diminuerait aussi la tension artérielle17.
  • Troubles cognitifs. Chez l’animal, l’ingestion d’igname aurait des effets bénéfiques sur les troubles cognitifs. Grâce à ses propriétés antioxydantes, l’igname agirait sur le cerveau des souris et améliorerait leurs habiletés reliées à l’apprentissage et à la mémoire21.
  • Diabète. Une étude menée chez des rats a démontré que la consommation de poudre d’igname durant le repas contribuait à un meilleur contrôle des concentrations de glucose et d’insuline20.
  • Protection du foie et des reins. Une étude a démontré qu’un extrait d’igname crue, ajouté à la ration de rongeurs, permettait de protéger le foie et les reins contre les dommages causés par de fortes doses d’acétaminophène12 ou d’alcool13. Une autre étude a indiqué que la poudre d’igname, administrée à des rats, permettait de protéger le foie contre la fibrose hépatique18 (une maladie caractérisée par la formation de plaques fibreuses au foie, pouvant mener à la cirrhose ou à l’insuffisance hépatique). Toutefois, d’autres études ont montré que des extraits d’igname pouvaient induire une fibrose rénale ou hépatique chez l’animal19.
  • Symptômes de la ménopause. Traditionnellement, l’igname est utilisée pour traiter certains symptômes de la ménopause. Malgré des essais fructueux chez l’animal5,6, chez l’humain, la prise de suppléments d’igname n’a pas confirmé cet effet (voir notre fiche Igname sauvage (psn))7-9. La consommation d’igname ne peut donc pas être recommandée pour diminuer les bouffées de chaleur, ni les autres symptômes de la ménopause16.

Que contient l’igname?

Bien qu’il soit considéré avant tout comme une source de glucides (sucres), ce légume contient plusieurs vitamines et minéraux importants, de même que des protéines.

Antioxydants
L’igname possède des propriétés antioxydantes2,3 que l’on attribue en partie aux composés phénoliques qu’elle contient. Ceux-ci seraient plus abondants dans l’igname crue que dans l’igname bouillie ou frite23. La capacité antioxydante de l’igname diffère selon chaque variété22. La dioscorine4 est l’une des protéines les plus abondantes dans l’igname et aussi la plus étudiée quant à son potentiel antioxydant. De plus, elle pourrait jouer un rôle important dans l’effet hypotenseur d’un extrait d’igname en inhibant un enzyme qui participe à la régulation de la tension artérielle11.

Diosgénine
À la lumière des données obtenues chez l’animal, l’effet hypocholestérolémiant de l’igname serait en partie dû à la présence de diosgénine. Ce composé participerait aussi à l’action oestrogénique constatée chez l’animal5,6. Par contre, selon les chercheurs, les composés oestrogéniques de l’igname ne seraient pas suffisamment actifs dans l’organisme8 et seule une consommation de très grandes quantités d’igname crue pourrait amener une activité oestrogénique9. De plus, il semble que l’activité oestrogénique de l’igname diffère d’une plante à l’autre et selon la variété9.

Vitamines et minéraux principaux

> Classification des sources des nutriments

> Vitamines: leurs fonctions, les meilleures sources

> Minéraux: leurs fonctions, les meilleures sources

Source

Vitamine B1 (thiamine)

L’igname est une source de vitamine B1.

Source

Vitamine B6 (pyridoxine)

L’igname est une source de vitamine B6.

Source

Vitamine C

L’igname est une source de vitamine C.

Source

Cuivre

L’igname est une source de cuivre.

Source

Manganèse

L’igname est une source de manganèse.

Source

Phosphore

L’igname est une source de phosphore.

Source

Potassium

L’igname est une source de potassium.

 

Igname

Profil santé
Recherche et révision scientifique
sous la direction de Louise Corneau, Dt.P., M.Sc., nutritionniste, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval.
(février 2011)

Idées recettes

Pour accéder à d’autres recettes, vous pouvez vous rendre sur le site de recettes de cuisine CuisineAZ.com, qui propose entre autres, les recettes suivantes : recettes à base d’igname, gratin d’igname, purée d’igname
 

L’igname est un gros tubercule farineux, riche en amidon. Comme la patate douce, elle se prête aux mêmes usages culinaires que la pomme de terre. Nettement plus sucrée que la pomme de terre, sa chair permet également d’en faire des entremets, des marmelades, des poudings, des biscuits, des gâteaux, des glaces, des crêpes et d’autres desserts.

L’igname possède une écorce coriace, difficile à peler, mais qui s’attendrit à la cuisson. La chair est tendre, blanche ou jaune, rose si le légume est très mûr.

  • En tranches épaisses grillées au barbecue ou dorées à la poêle. Faites cuire jusqu’à ce que l’intérieur soit tendre. Assaisonnez d’une herbe fraîche.
avec de l’igname
  • Dans les potages ou les veloutés.
  • Employez les tubercules dans le couscous.
  • Faites-les cuire à l’eau et servez-les avec une bonne saucisse maison et des lentilles.
  • Galettes. Râpez les tubercules et émincez finement un oignon. Pressez dans un linge pour en extraire le jus, mélangez avec des oeufs et de la farine et faites frire à la poêle. Si désiré, assaisonnez la préparation avec du cumin, des piments forts et du cari.
  • En potage, avec du bouillon de poulet, de la crème fraîche, un filet de lime et du gingembre.
  • Faites cuire les ignames coupées en cubes avec de l’oignon et des morceaux de courge dans du lait de coco assaisonné de clou de girofle, de cannelle et de sel.
  • Préparez-les en brandade de poisson.
  • À Cuba, on assaisonne l’igname avec une marinade composée d’huile d’olive chaude, de jus de citron, d’oignons crus coupés en fines tranches, d’ail, de cumin et d’un peu d’eau.
  • La meilleure façon d’apprêter les petits tubercules aériens de l’igname de Chine (voir section Jardinage biologique) est de les faire dorer à la poêle dans un peu d’huile en les tournant jusqu’à ce qu’ils soient à point.

La petite histoire de l’igname

 

Nom commun : igname.
Nom scientifique : Dioscorea Spp.                                                                     
Famille : dioscoréacées.

 

Le terme « igname » vient soit du portugais inhame, soit de l’espagnol iname, tous deux dérivés d’une langue africaine.

La fête de l’igname
L’importance de l’igname dans le monde africain et mélanésien se traduit par une fête au moment de sa récolte. En Afrique, cette fête remonterait à la pratique des rituels solaires datant de la préhistoire. Elle consiste à présenter au grand chef l’igname nouvelle selon un rituel sacré. Ensuite, on bénit les ignames, on les cuisine et on les partage entre les clans.

Le genre Dioscorea comporte de nombreuses espèces, dont 4 principales sont cultivées dans les régions tropicales du monde. Deux de ces espèces viennent du sud-est de l’Asie, deux autres de l’Afrique. On connaît une 5e espèce, originaire de l’Amérique du Sud, qui n’y a jamais été économiquement importante, du fait de la concurrence exercée par la patate douce, la pomme de terre et le manioc, tous originaires de ce continent.

Des fouilles archéologiques effectuées dans le sud-est de l’Asie laissent croire que l’igname était déjà consommée dans cette région il y a 12 000 ans. Il s’agissait probablement d’une espèce sauvage. Sa domestication remonterait à au moins 4 500 ans avant notre ère, peut-être même avant. On possède peu d’information sur l’origine des ignames africaines, mais elles pourraient avoir été domestiquées sur ce continent 6 000 ans avant notre ère. Ces espèces seront introduites dans les régions tropicales de l’Amérique du Sud à la fin du XVIe siècle avec les bateaux transportant les esclaves.

Aujourd’hui, l’igname, comme la patate douce, est cultivée dans tous les pays tropicaux, où elle constitue une importante ressource alimentaire. En plusieurs endroits, on en nourrit également les animaux d’élevage.

Jardinage biologique


Des tubercules aériens

Dans les régions tempérées, l’igname est difficile à cultiver, car elle nécessite une longue saison sans gel. Toutefois, l’igname de Chine (Dioscorea batatas ou D. opposita), qu’il ne faut pas confondre avec l’igname de Chine sauvage (D. villosa) (voir notre fiche Igname sauvage (psn)) aux propriétés médicinales, s’adapte relativement bien à nos climats. Vivace en zone 5, cette splendide plante grimpante exige un support, par exemple un treillis de bois, d’au moins 2 m à 3 m, et un bon ensoleillement. On pourra aussi la cultiver avec les haricots à rames. Elle se propage par de petits tubercules aériens que l’on récolte à l’automne et que l’on garde au caveau tout l’hiver pour les mettre en terre au printemps.

Pour prendre de l’avance sur la saison, on peut planter les tubercules aériens dans des pots que l’on gardera à l’intérieur, en couche chaude ou en serre jusqu’au dégel.

Il faut bien ameublir le sol pour favoriser la croissance des tubercules. Ils pourront avoir des dimensions respectables, sans toutefois dépasser le mètre de long qu’ils atteignent dans les pays chauds.

Le pH est indifférent.

Appliquez un engrais à base de phosphate et de potassium, sans forcer sur l’azote.
Veillez à ce que l’irrigation soit constante, mais évitez que les plants aient les pieds dans l’eau.
Récoltez en septembre les tubercules aériens et en octobre les tubercules terrestres.

 

Sections Idées recettes, Choix et conservation, La petite histoire de l’igname, Jardinage biologique.
Recherche et rédaction : PasseportSanté.net

Mise à jour : avril 2011

 

 

Références

Note : les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu’un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

Bibliographie

Agricultural Research Service. Dr. Duke’s Phytochemical and Ethnobotanical Databases. Wild Yam, [Consulté le 8 mars 2011]. www.ars-grin.gov/duke
Carper Jean. Les aliments qui guérissent, les Éditions de l’homme, Canada, 1990.
Dauzat Albert, Dubois Jean, Mitterand, Henri. Nouveau dictionnaire étymologique et historique, Librairie Larousse, France, 1971.
Desaulniers Marguerite, Dubost Mireille. Table de composition des aliments, volume 1. Département de Nutrition, Université de Montréal, Canada, 2003.
Encyclopedia Britannica. Yams. Britannica.com [Consulté le 8 mars 2011]. www.britannica.com
Kiple Denneth F, Ornelas Kriemhild Coneè (Dir.) The Cambridge World History of Food, Cambridge University Press, Grande-Bretagne, 2000.
PasseportSanté.net. Igname sauvage, [Consulté le 8 mars 2011] www.passeportsante.net
Lund ED. Cholesterol binding capacity of fiber from tropical fruits and vegetables. Lipids. 1984 Feb;19(2):85-90.
Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs 2010. [Consulté le 8 mars 2011]. www.hc-sc.gc.ca.
School of Computing, University of Leeds. Alternative Root Crops: Discorea batatas. Plants for a Future. [Consulté le 8 mars 2011]. www.pfaf.org
Tannahill Reay. Food in History, Three Rivers Press, États-Unis, 1988.
Toussaint-Samat Maguelonne. Histoire naturelle et morale de la nourriture, Bordas, France, 1987.

Notes

1. Oke OL. Yam-a valuable source of food and drugs. World Rev Nutr Diet 1972;15:156-84.
2. Chang SJ, Lee YC, et al. Chinese yam (Dioscorea alata cv. Tainung No. 2) feeding exhibited antioxidative effects in hyperhomocysteinemia rats. J Agric Food Chem 2004 March 24;52(6):1720-5.
3. Farombi EO, Britton G, Emerole GO. Evaluation of the antioxydant activity and partial characterisation of extracts from browned yam flour diet. Food research international 2000;33:493-9.
4. Hou WC, Lee MH, et al. Antioxidant activities of dioscorin, the storage protein of yam (Dioscorea batatas Decne) tuber. J Agric Food Chem 2001 October;49(10):4956-60.
5. Higdon K, Scott ATM, et al. The use of estrogen, DHEA, and diosgenin in a sustained delivery setting as a novel treatment approach for osteoporosis in the ovariectomized adult rat model. Biomed Sci Instrum 2001;37:281-6.
6. Aradhana, Rao AR, Kale RK. Diosgenin-a growth stimulator of mammary gland of ovariectomized mouse. Indian J Exp Biol 1992;30:365-70.
7. Wu WH, Liu LY, et al. Estrogenic effect of yam ingestion in healthy postmenopausal women. J Am Coll Nutr 2005 August; 24(4):235-43.
8. Russell L, Hicks GS, et al. Phytoestrogens: a viable option?Am J Med Sci 2002 October;324(4):185-8.
9. Mirkin G. Estrogen in yams. JAMA 1991 February 20;265(7):912.
10. Chen H, Wang C, et al. Effects of Taiwanese yam (Dioscorea japonica Thunb var. pseudojaponica Yamamoto) on upper gut function and lipid metabolism in Balb/c mice. Nutrition 2003 July;19(7-8):646-51.
11. Hsu FL, Lin YH, et al. Both dioscorin, the tuber storage protein of yam (Dioscorea alata cv. Tainong No. 1), and its peptic hydrolysates exhibited angiotensin converting enzyme inhibitory activities.J Agric Food Chem 2002 October 9;50(21):6109-13.
12. Lee SC, Tsai CC, et al. Effects of « Chinese yam » on hepato-nephrotoxicity of acetaminophen in rats.Acta Pharmacol Sin 2002 June;23(6):503-8.
13. Lee SC, Tsai CC, et al. The evaluation of reno and hepatoprotective effects of huai-shan-yao (Rhizome Dioscoreae).Am J Chin Med 2002;30(4):609-16.
14. Son IS, Kim JH, et al. Antioxidative and Hypolipidemic effects of diosgenin, a steroidal saponin of yam (Dioscorea spp.), on high-cholesterol fed rats. Biosci Biotechnol Biochem. 2007 Dec;71(12):3063-71.
15. Cong GH, Qin Y, et al. Protective effects of diosgenin in the hyperlipidemic rat model and in human vascular endothelial cells against hydrogen peroxide-induced apoptosis. Chem Biol Interact. 2010 Mar 30;184(3):366-75.
16. Kelley KW, Carroll DG. Evaluating the evidence for over-the-counter alternatives for relief of hot flashes in menopausal women. J Am Pharm Assoc (2003). 2010 Sep-Oct;50(5):e106-15.
17. Liu YH, Lin YS, Liu DZ et al. Effects of Different Types of Yam (Dioscorea alata) Products on the Blood Pressure of Spontaneously Hypertensive Rats. Biosci Biotechnol Biochem. 2009 Jun;73(6):1371-6.
18. Chan YC, Chang SC, et al. Beneficial effects of yam on carbon tetrachloride-induced hepatic fibrosis in rats. J Sci Food Agric. 2010 Jan 15;90(1):161-7.
19. Wojcikowsi K, Wohlmuth H, et al. Dioscorea villosa (wild yam) induces chronic kidney injury via pro-fibrotic pathways. Food Chem Toxicol. 2008 Sep;46(9):3122-31.
20. Hashimoto N, Noda T, et al. Yam Contributes to Improvement of Glucose Metabolism in Rats. Plant Foods Hum Nutr. 2009 Sep;64(3):193-8.
21. Chiu CS, Deng JS, et al. Yam (Dioscorea pseudojaponica Yamamoto) ameliorates cognition deficit and attenuates oxidative damage in senescent mice induced by D-galactose. Am J Chin Med. 2009;37(5):889-902.
22. Chen YT, Kao WT, Lin KW. Effects of pH on the total phenolic compound, antioxidative ability and the stability of dioscorin of various yam cultivars. Food Chem. 2008;107:250-7.
23. Liu YM, Lin KW. Antioxidative Ability, Dioscorin Stability, and the Quality of Yam Chips from Various Yam Species as Affected by Processing Method. J Food Sci. 2009 Mar;74(2):C118-25.


 

Valeur nutritive de l’igname

 

Igname cuite, ½ tasse (125 ml) / 72 g

Calories

 83

Protéines

 1,1 g

Glucides

 19,7 g

Lipides

 0,1 g

Fibres alimentaires

 2,8 g

 

Charge glycémique : Modérée

Pouvoir antioxydant : Oui, mais donnée exacte non disponible

Source : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2010.

Profil santé de l’igname

 

L’igname remplace de façon originale la pomme de terre ou la patate douce. C’est un légume exotique qui fournit plusieurs vitamines et minéraux. Les antioxydants qu’elle contient procureraient aussi plusieurs bienfaits sur la santé.

 

Les bienfaits de l’igname

Il existe des centaines de variétés d’ignames, mais seulement quelques-unes d’entre elles sont comestibles1. L’igname entière, telle que consommée, a fait l’objet de peu de recherches, malgré les quelques propriétés médicinales qui lui sont attribuées. De plus, la majorité des études ont été faites sur des animaux. Plus d’études devront être faites sur des humains pour savoir si les différents résultats peuvent s’appliquer à eux.

  • Lipides sanguins. Une étude réalisée chez des femmes a démontré que la consommation quotidienne de près de 400 g d’igname (environ 5 portions), pendant 30 jours, diminuait le cholestérol sanguin total, mais n’avait pas d’effet sur le cholestérol LDL et HDL7. Les chercheurs croient que les fibres, les stérols ou l’action combinée de ces composés de l’igname diminueraient l’absorption des gras dans l’intestin.
     
    Chez des animaux, une étude a démontré qu’en remplaçant une partie de l’amidon alimentaire par de l’igname crue, on diminuait le cholestérol total et le cholestérol LDL (« mauvais » cholestérol), mais également le cholestérol HDL ou « bon » cholestérol (ce dernier effet étant non souhaitable)10. Selon une autre étude, l’ajout d’un composé retrouvé dans l’igname, la diosgénine, à la diète des animaux, aurait des bienfaits sur les lipides sanguins (cholestérol et triglycérides15) et diminuerait aussi le stress oxydatif14,15.
  • Tension artérielle. Une protéine extraite de l’igname a démontré in vitro un potentiel de réduction de la tension11. Chez des rats hypertendus, la consommation d’igname, tant sous forme liquide qu’en poudre, diminuerait aussi la tension artérielle17.
  • Troubles cognitifs. Chez l’animal, l’ingestion d’igname aurait des effets bénéfiques sur les troubles cognitifs. Grâce à ses propriétés antioxydantes, l’igname agirait sur le cerveau des souris et améliorerait leurs habiletés reliées à l’apprentissage et à la mémoire21.
  • Diabète. Une étude menée chez des rats a démontré que la consommation de poudre d’igname durant le repas contribuait à un meilleur contrôle des concentrations de glucose et d’insuline20.
  • Protection du foie et des reins. Une étude a démontré qu’un extrait d’igname crue, ajouté à la ration de rongeurs, permettait de protéger le foie et les reins contre les dommages causés par de fortes doses d’acétaminophène12 ou d’alcool13. Une autre étude a indiqué que la poudre d’igname, administrée à des rats, permettait de protéger le foie contre la fibrose hépatique18 (une maladie caractérisée par la formation de plaques fibreuses au foie, pouvant mener à la cirrhose ou à l’insuffisance hépatique). Toutefois, d’autres études ont montré que des extraits d’igname pouvaient induire une fibrose rénale ou hépatique chez l’animal19.
  • Symptômes de la ménopause. Traditionnellement, l’igname est utilisée pour traiter certains symptômes de la ménopause. Malgré des essais fructueux chez l’animal5,6, chez l’humain, la prise de suppléments d’igname n’a pas confirmé cet effet (voir notre fiche Igname sauvage (psn))7-9. La consommation d’igname ne peut donc pas être recommandée pour diminuer les bouffées de chaleur, ni les autres symptômes de la ménopause16.

Que contient l’igname?

Bien qu’il soit considéré avant tout comme une source de glucides (sucres), ce légume contient plusieurs vitamines et minéraux importants, de même que des protéines.

Antioxydants
L’igname possède des propriétés antioxydantes2,3 que l’on attribue en partie aux composés phénoliques qu’elle contient. Ceux-ci seraient plus abondants dans l’igname crue que dans l’igname bouillie ou frite23. La capacité antioxydante de l’igname diffère selon chaque variété22. La dioscorine4 est l’une des protéines les plus abondantes dans l’igname et aussi la plus étudiée quant à son potentiel antioxydant. De plus, elle pourrait jouer un rôle important dans l’effet hypotenseur d’un extrait d’igname en inhibant un enzyme qui participe à la régulation de la tension artérielle11.

Diosgénine
À la lumière des données obtenues chez l’animal, l’effet hypocholestérolémiant de l’igname serait en partie dû à la présence de diosgénine. Ce composé participerait aussi à l’action oestrogénique constatée chez l’animal5,6. Par contre, selon les chercheurs, les composés oestrogéniques de l’igname ne seraient pas suffisamment actifs dans l’organisme8 et seule une consommation de très grandes quantités d’igname crue pourrait amener une activité oestrogénique9. De plus, il semble que l’activité oestrogénique de l’igname diffère d’une plante à l’autre et selon la variété9.

Vitamines et minéraux principaux

> Classification des sources des nutriments

> Vitamines: leurs fonctions, les meilleures sources

> Minéraux: leurs fonctions, les meilleures sources

Source

Vitamine B1 (thiamine)

L’igname est une source de vitamine B1.

Source

Vitamine B6 (pyridoxine)

L’igname est une source de vitamine B6.

Source

Vitamine C

L’igname est une source de vitamine C.

Source

Cuivre

L’igname est une source de cuivre.

Source

Manganèse

L’igname est une source de manganèse.

Source

Phosphore

L’igname est une source de phosphore.

Source

Potassium

L’igname est une source de potassium.

 

Igname

Profil santé
Recherche et révision scientifique
sous la direction de Louise Corneau, Dt.P., M.Sc., nutritionniste, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval.
(février 2011)

Idées recettes

Pour accéder à d’autres recettes, vous pouvez vous rendre sur le site de recettes de cuisine CuisineAZ.com, qui propose entre autres, les recettes suivantes : recettes à base d’igname, gratin d’igname, purée d’igname
 

L’igname est un gros tubercule farineux, riche en amidon. Comme la patate douce, elle se prête aux mêmes usages culinaires que la pomme de terre. Nettement plus sucrée que la pomme de terre, sa chair permet également d’en faire des entremets, des marmelades, des poudings, des biscuits, des gâteaux, des glaces, des crêpes et d’autres desserts.

L’igname possède une écorce coriace, difficile à peler, mais qui s’attendrit à la cuisson. La chair est tendre, blanche ou jaune, rose si le légume est très mûr.

  • En tranches épaisses grillées au barbecue ou dorées à la poêle. Faites cuire jusqu’à ce que l’intérieur soit tendre. Assaisonnez d’une herbe fraîche.
avec de l’igname
  • Dans les potages ou les veloutés.
  • Employez les tubercules dans le couscous.
  • Faites-les cuire à l’eau et servez-les avec une bonne saucisse maison et des lentilles.
  • Galettes. Râpez les tubercules et émincez finement un oignon. Pressez dans un linge pour en extraire le jus, mélangez avec des oeufs et de la farine et faites frire à la poêle. Si désiré, assaisonnez la préparation avec du cumin, des piments forts et du cari.
  • En potage, avec du bouillon de poulet, de la crème fraîche, un filet de lime et du gingembre.
  • Faites cuire les ignames coupées en cubes avec de l’oignon et des morceaux de courge dans du lait de coco assaisonné de clou de girofle, de cannelle et de sel.
  • Préparez-les en brandade de poisson.
  • À Cuba, on assaisonne l’igname avec une marinade composée d’huile d’olive chaude, de jus de citron, d’oignons crus coupés en fines tranches, d’ail, de cumin et d’un peu d’eau.
  • La meilleure façon d’apprêter les petits tubercules aériens de l’igname de Chine (voir section Jardinage biologique) est de les faire dorer à la poêle dans un peu d’huile en les tournant jusqu’à ce qu’ils soient à point.

La petite histoire de l’igname

 

Nom commun : igname.
Nom scientifique : Dioscorea Spp.                                                                     
Famille : dioscoréacées.

 

Le terme « igname » vient soit du portugais inhame, soit de l’espagnol iname, tous deux dérivés d’une langue africaine.

La fête de l’igname
L’importance de l’igname dans le monde africain et mélanésien se traduit par une fête au moment de sa récolte. En Afrique, cette fête remonterait à la pratique des rituels solaires datant de la préhistoire. Elle consiste à présenter au grand chef l’igname nouvelle selon un rituel sacré. Ensuite, on bénit les ignames, on les cuisine et on les partage entre les clans.

Le genre Dioscorea comporte de nombreuses espèces, dont 4 principales sont cultivées dans les régions tropicales du monde. Deux de ces espèces viennent du sud-est de l’Asie, deux autres de l’Afrique. On connaît une 5e espèce, originaire de l’Amérique du Sud, qui n’y a jamais été économiquement importante, du fait de la concurrence exercée par la patate douce, la pomme de terre et le manioc, tous originaires de ce continent.

Des fouilles archéologiques effectuées dans le sud-est de l’Asie laissent croire que l’igname était déjà consommée dans cette région il y a 12 000 ans. Il s’agissait probablement d’une espèce sauvage. Sa domestication remonterait à au moins 4 500 ans avant notre ère, peut-être même avant. On possède peu d’information sur l’origine des ignames africaines, mais elles pourraient avoir été domestiquées sur ce continent 6 000 ans avant notre ère. Ces espèces seront introduites dans les régions tropicales de l’Amérique du Sud à la fin du XVIe siècle avec les bateaux transportant les esclaves.

Aujourd’hui, l’igname, comme la patate douce, est cultivée dans tous les pays tropicaux, où elle constitue une importante ressource alimentaire. En plusieurs endroits, on en nourrit également les animaux d’élevage.

Jardinage biologique


Des tubercules aériens

Dans les régions tempérées, l’igname est difficile à cultiver, car elle nécessite une longue saison sans gel. Toutefois, l’igname de Chine (Dioscorea batatas ou D. opposita), qu’il ne faut pas confondre avec l’igname de Chine sauvage (D. villosa) (voir notre fiche Igname sauvage (psn)) aux propriétés médicinales, s’adapte relativement bien à nos climats. Vivace en zone 5, cette splendide plante grimpante exige un support, par exemple un treillis de bois, d’au moins 2 m à 3 m, et un bon ensoleillement. On pourra aussi la cultiver avec les haricots à rames. Elle se propage par de petits tubercules aériens que l’on récolte à l’automne et que l’on garde au caveau tout l’hiver pour les mettre en terre au printemps.

Pour prendre de l’avance sur la saison, on peut planter les tubercules aériens dans des pots que l’on gardera à l’intérieur, en couche chaude ou en serre jusqu’au dégel.

Il faut bien ameublir le sol pour favoriser la croissance des tubercules. Ils pourront avoir des dimensions respectables, sans toutefois dépasser le mètre de long qu’ils atteignent dans les pays chauds.

Le pH est indifférent.

Appliquez un engrais à base de phosphate et de potassium, sans forcer sur l’azote.
Veillez à ce que l’irrigation soit constante, mais évitez que les plants aient les pieds dans l’eau.
Récoltez en septembre les tubercules aériens et en octobre les tubercules terrestres.

 

Sections Idées recettes, Choix et conservation, La petite histoire de l’igname, Jardinage biologique.
Recherche et rédaction : PasseportSanté.net

Mise à jour : avril 2011

 

 

Références

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Bibliographie

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