Coupe du monde 2022 : dominés, les Bleus filent à l’anglaise vers la demi-finale

Autres articles
1 De 225

C’est leur faute aussi. Pourquoi eux, les législateurs du football, l’ont fait si imprévisible et parfois injuste ? Pourquoi les meilleurs ne gagnent-ils pas toujours à la fin ? Bonne question. Si on avait pu, on aurait aimé la poser à Declan Rice. « A mon avis, la meilleure équipe a perdu ce soir », avançait ainsi le milieu d’une équipe d’Angleterre battue et abattue. Le mérite, au football, est un vaste débat et intéresse surtout le perdant. Le vainqueur a le résultat pour lui, et c’est bien tout ce qui l’intéresse.

Mais au fond, ces Bleus ont eu le mérite de battre (2-1) et bouter de cette Coupe du monde au Qatar des Anglais peut-être meilleurs qu’eux, ce samedi 10 décembre. Et il ne s’agit pas de banaliser la performance. A 35 ans, Hugo Lloris est en âge d’avoir regardé des Mondiaux sans présence française (1990 et 1994), et mesure la valeur d’une qualification en demi-finale. « Ce n’est jamais anodin », avance le capitaine aux 143 sélections – record de Lilian Thuram battu. Oui, le football tricolore a connu trop de vaches maigres pour pinailler et refuser de voir la valeur de cette équipe.

Dans un stade d’Al-Bayt construit aux portes du désert et dont les lignes évoquent une tente géante symbolisant l’attachement des Qataris à leurs racines nomades, les Bleus ont continué à tracer ce chemin commencé par du doute plein les valises avant le début de ce tournoi, entre les forfaits et les mauvais résultats de l’année. Dans ce quart de finale, les joueurs de Didier Deschamps n’ont pas tout maîtrisé et ont traversé quelques turbulences. Jusqu’au bout avec ce coup franc de Marcus Rashford, pas loin d’envoyer tout ce petit monde en prolongation.

Certains peuvent parler d’un petit miracle, de la chance du champion ou du retour de la fameuse « chatte à Dédé », un temps égarée dans les rues de Bucarest après l’élimination précoce contre la Suisse lors du dernier Euro, en juin 2021. Les vainqueurs du soir préfèrent y voir d’autres vertus, celle d’une équipe qui plie mais ne rompt jamais. Et finit souvent par mettre un méchant coup de bambou à son adversaire. « C’est notre capacité de résilience, à souffrir tous ensemble [qui a fait la différence]. Bien sûr, on a souffert par moments. On n’a jamais lâché. Il y a cette unité, cette solidarité entre nous depuis le départ », résume le milieu de terrain Adrien Rabiot.

Quelques minutes plus tard, Hugo Lloris s’est avancé à son tour en zone mixte les traits tirés, la fatigue nerveuse encore palpable, pour évoquer « une grande bataille » et vanter encore la solidarité des siens, « forts dans la tempête ». Lui, le premier. Le gardien de Tottenham connaît assez bien la presse britannique pour ne pas prendre trop personnellement le fait qu’elle le présente comme le point faible de son équipe. Ses six arrêts lui suffisent comme réponse. « On a été solides dans les moments importants du match, on leur a fait mal quand il fallait », estime le Niçois.

Source: lemonde.fr

laissez un commentaire