Bill Withers, auteur et interprète du tube « Ain’t no Sunshine », est mort à l’âge de 81 ans

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Il s’était volontairement retiré du monde de la musique, en 1985. Mais au cours d’une courte carrière commencée en 1970, il aura été l’auteur, le compositeur et l’interprète, voix suave et pleine de swing, de quelques hymnes de la soul music : Ain’t No Sunshine, Lean on Me et Use Me. Bill Withers est mort, lundi 30 mars à Los Angeles (Californie), à l’âge de 81 ans, des suites de complications cardiaques, a fait savoir sa famille dans un communiqué envoyé, vendredi 3 avril, à l’agence Associated Press.

Né le 4 juillet 1938 à Slab Fork (Virginie-Occidentale), petite ville minière, William Harrison Withers Jr. est le plus jeune des six enfants d’une famille ouvrière ; son père meurt lorsqu’il est âgé de 13 ans.

Bill Withers souffre d’asthme et d’un bégaiement, qui vont perturber ses années à l’école puis au collège. En 1956, à 18 ans, il s’engage dans la marine des Etats-Unis. Il commence à composer des chansons, son bégaiement s’atténue, il apprend la mécanique. Ce qui lui permettra, lorsqu’il quitte la marine en 1965, d’être embauché dans diverses sociétés de constructions navales et aéronautiques.

A Los Angeles, sur son temps libre, il se rend dans les clubs de jazz, envisage vaguement de se mettre à chanter ses compositions. Fin 1970, il finance l’enregistrement de quelques-unes de ses chansons pour les présenter à des maisons de disques indépendantes.

Sussex Records, qui a une poignée d’artistes de rhythm’n’blues et de soul à son catalogue, est intéressé. L’organiste et producteur Booker T. Jones, qui vient de quitter la prestigieuse maison Stax (Otis Redding, Sam and Dave, Staple Singers, Isaac Hayes…), va produire les séances du premier album de Bill Withers, Just as I Am, qui sort en mai 1971.

Il s’ouvre avec Harlem, emporté par une rythmique puissante, un ensemble de cordes, contient une excellente reprise de Let It Be, des Beatles, et surtout la romance pour celle qui est partie Ain’t no Sunshine, avec son motif vocal répétitif « and I know, I know, I know, I know, I know… » (« et je sais, je sais, je sais, je sais, je sais… »), qui est choisie comme single.

Le single se vend en quelques semaines à plus d’un million d’exemplaires, l’album grimpe dans les classements. Et Bill Withers, prudent, guère impressionné par ce succès – une constante chez lui – hésite plusieurs mois avant de quitter son travail de mécanicien. Il finit par accepter de partir en tournée et est récompensé par un Grammy Award pour sa composition Ain’t no Sunshine.

Son album suivant, Still Bill, toujours pour Sussex Records, sort en mai 1972. La face A se termine avec les chansons Use Me, sur tempo moyen, un peu funky, et Lean on Me, une ballade, avec des éléments de gospel. Deux succès renouvelés.

Après un disque en public, enregistré au Carnegie Hall, en 1972 et un dernier album en studio pour Sussex Records, +’Justments (juin 1974), avec en particulier les sobres ballades Stories, Liza et Make a Smile for Me, où le chanteur est particulièrement émouvant, Bill Withers signe avec Columbia Records (Miles Davis, Duke Ellington, Bob Dylan, Santana, Barbra Streisand, Weather Report…).

Si Making Music en juillet 1975, avec les chansons Make Love to Your Mind, She’s Lonely et Paint Your Pretty Picture, puis Naked and Warm en juin 1976, avec la chanson titre, le presque psychédélique Dreams et City of the Angels, restent de bonne facture, Menagerie en décembre 1977 manque de chansons marquantes, avec plusieurs virées disco guère inspirées. Il en sortira toutefois le dernier succès de Withers sous son nom, Lovely Day, écrite avec Skip Scarborough.

Il enregistre encore deux albums pour Columbia,’Bout Love (1978), dont la plupart des chansons sont écrites avec le claviériste Paul Smith, et Watching You Watching Me, qui n’est sorti qu’en mai 1985, après plusieurs années de conflits artistiques avec les responsables de Columbia. Entre-temps, Bill Withers signe avec William Salter et Ralph MacDonald l’énorme tube Just the Two of Us pour le saxophoniste et chanteur de jazz pop Grover Washington Jr., qui est publié en février 1981 chez Elektra Records. Ce qui lui vaut un autre Grammy Award.

Après une dernière tournée aux Etats-Unis, en 1985, Bill Withers décide d’arrêter les concerts et les enregistrements. Il fonde avec sa seconde femme une compagnie d’édition pour gérer ses compositions, et ne fera par la suite que quelques apparitions, sans chanter, lors de cérémonies professionnelles ou pour des associations caritatives.

Il s’était régulièrement montré réticent à la publication d’inédits enregistrés durant sa carrière et continuait de temps à autre d’écrire des chansons, les gardant pour lui.

Bill Withers en quelques dates

Source: lemonde.fr

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