Un dîner secret entre Hidalgo, Hollande et Aubry pour dynamiter le Parti socialiste

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Anne Hidalgo, la candidate du Parti socialiste (PS) à l’élection présidentielle, a organisé un dîner, mercredi 6 avril, inscrit à aucun agenda officiel. A quatre jours du premier tour du scrutin, lors de ces agapes qui se voulaient secrètes, il n’était pas tant question de négocier au mieux la dernière ligne droite d’une campagne en déshérence que de lancer les grandes manœuvres pour la recomposition de la gauche.

Selon nos informations, à 20 heures, six convives se sont retrouvés à la questure du Sénat, à Paris : les puissances invitantes d’abord, Anne Hidalgo, la maire de Paris, et Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat. En leur compagnie : l’ancien président de la République François Hollande, la maire de Lille, Martine Aubry, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, la maire de Nantes et directrice de campagne d’Anne Hidalgo, Johanna Rolland. L’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve n’était pas disponible.

Il y avait un autre absent de marque, mais qui, lui, n’a pas reçu le moindre carton d’invitation : Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. Car en réalité, pour tous ces convives, le PS, sous sa forme actuelle, a vécu. Son premier secrétaire sûrement aussi.

L’ordre du jour de ce Yalta nocturne était double. Organiser l’après-élection en réfléchissant à un nouveau mouvement social-démocrate qui dépasserait largement le PS. Un rassemblement qui pourrait inclure, dans un deuxième temps, des écologistes, des communistes et des radicaux de gauche.

Le second sujet de discussion devait porter sur une position commune à adopter dès le dimanche 10 avril, au soir du premier tour. Le moment et son urgence sont importants, car Olivier Faure a prévu de prendre la parole afin de poser un acte fort en vue des élections législatives, selon son entourage.

Pour Anne Hidalgo, qui pourrait enregistrer le pire score d’un(e) candidat(e) socialiste à l’élection présidentielle, il s’agit de prendre l’initiative pour espérer participer à cette recomposition.

Pour François Hollande, qui hésite encore à se présenter aux élections législatives, après s’être préparé en début d’année à être un éventuel recours ultime si la maire de Paris décidait de se retirer de la course à la présidentielle, il s’agit de se positionner pour jouer un rôle incontournable dans le futur. Mais ce futur, l’ex-président l’envisage sans la direction actuelle du PS et son premier secrétaire.

Pour Carole Delga et Johanna Rolland, deux forces montantes de la gauche républicaine, il s’agit d’impulser une nouvelle démarche collective, quelle qu’en soit la forme. Mais, en participant à ce dîner, leur loyauté longtemps affichée envers Olivier Faure pourrait désormais être sujette à caution.

Source: lemonde.fr

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