Présidentielles 2017 et 2022 : Enquêtes du Parquet national financier sur le rôle des cabinets de conseil

Lille, le 14 janvier 2017. Environ 4000 personnes etaient rassemblees au Zenith de Lille pour le premier meeting regional d'Emmanuel Macron, candidat a l'election presidentielle.
Lille, le 14 janvier 2017. Environ 4000 personnes etaient rassemblees au Zenith de Lille pour le premier meeting regional d’Emmanuel Macron, candidat a l’election presidentielle. — M.Libert / 20 Minutes

Les deux dernières présidentielles sont dans le viseur de la justice. Le Parquet national financier a ouvert deux informations judiciaires fin octobre, l’une « sur les conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 », l’autre sur des soupçons de « favoritisme » les concernant, a indiqué jeudi le procureur de la République financier Jean-François Bohnert dans un communiqué.

Pendant la dernière campagne présidentielle, un rapport du Sénat avait suscité de vives discussions sur l’utilisation des fonds publics et l’opposition avait réclamé une enquête sur un possible favoritisme de la majorité macroniste au profit du cabinet de conseilMcKinsey. Après un article du Parisien intitulé « Affaire McKinsey : Emmanuel Macron visé par une enquête pour financement illégal de campagne », le PNF jeudi a publié un communiqué pour « clarifier la situation de différentes procédures pénales » initiées après le rapport du Sénat ainsi que diverses plaintes et signalements.

Une enquête préliminaire déjà en cours

Le parquet y a précisé qu’à la « suite [de] plusieurs signalements et plaintes d’élus et de particuliers, une information judiciaire a été ouverte le 20 octobre 2022, notamment des chefs de tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne, portant sur les conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 ». Le ministère public a en outre ajouté qu’à la « suite [de] plusieurs plaintes d’élus et d’associations, une information judiciaire a été ouverte le 21 octobre 2022 des chefs de favoritisme et recel de favoritisme ».

Dans son communiqué, Jean-François Bohnert a rappelé qu’une enquête préliminaire était déjà en cours depuis le 31 mars pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravé ». Elle a donné lieu à une perquisition au siège français de McKinsey le 24 mai. Alors candidat, Emmanuel Macron avait estimé que le non-paiement de l’impôt sur les sociétés par McKinsey s’expliquait par les règles fiscales en vigueur. « S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », avait-il lancé en mars dernier.

L’Elysée annonce avoir « pris connaissance de la communication du parquet national financier concernant l’ouverture de deux informations judiciaires à la suite notamment de plaintes d’élus et d’association ». « Il appartient à la justice de conduire ces investigations en toute indépendance », a ajouté la présidence.

Source: 20minutes.fr
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