Mondiaux de patinage artistique : fin de saison en or pour Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron

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Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron voulaient conclure en beauté cette saison qui les aura vus – enfin – glaner l’or olympique en danse sur glace aux Jeux (JO) de Pékin, en février. C’est chose faite. Samedi 26 mars à Montpellier, dans une Sud de France Arena comble, les Français ont récupéré leur couronne mondiale, au terme de l’ultime épreuve des championnats du monde de patinage artistique.

« C’était un super beau moment, sourit la jeune femme de 26 ans. C’est beau de finir ce cycle en France, ça signifie beaucoup pour nous. » « C’est une des plus belles compétitions de ma carrière. On a reçu un soutien incroyable. C’est une des raisons pour lesquelles on aime autant ce que l’on fait », abonde son partenaire.

Malgré la volonté de réussir leurs retrouvailles mondiales après avoir dû faire l’impasse sur les Mondiaux 2021 à Stockholm en raison de la situation sanitaire, ils abordaient ce rendez-vous sans pression. « Les championnats du monde après les Jeux olympiques, c’est toujours une compétition spéciale, parce qu’on est encore un peu sur le petit nuage des JO, explique la patineuse. C’est comme une dernière célébration. »

Relâchés et tout sourire, vendredi, lors de la danse rythmique – première des deux manches de l’épreuve de danse sur glace – ils se sont adjugé un nouveau record du monde : 92,73 points, soit presque deux de plus que leur précédent, établi aux Jeux de Pékin (90,83). Samedi, ils s’en sont offert un deuxième sur leur programme libre.

Avec ce 5e sacre mondial – après 2015, 2016, 2018 et 2019 –, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron entrent un peu plus dans l’histoire d’une discipline qu’ils dominent presque sans discontinuer depuis sept ans. Seuls les Soviétiques Lyudmila Pakhomova et Alexandr Gorshkov ont fait mieux avec six titres glanés dans les années 1970.

La paire française ira-t-elle chercher ce record ? A l’épilogue des Mondiaux de Montpellier la question est sur toutes les lèvres : le duo, qui a désormais tout gagné, a-t-il livré sa dernière danse ? « On a la tournée de l’équipe de France qui commence la semaine prochaine, ensuite des vacances, d’autres tournées, du repos et… On verra », s’amuse Guillaume Cizeron.

« Je ne dirai rien, plaisante aussi Nathalie Péchalat, la présidente de la Fédération française des sports de glace (FFSG). La décision leur appartient encore et elle n’a pas été partagée, ni avec les médias, ni avec la fédération. » La mère de la patineuse, Catherine Papadakis, n’est pas non plus « dans les confidences ». A ses yeux, le couple a déjà rempli son contrat.

« Ça fait quand même deux olympiades où ils sont au top niveau, c’est extrêmement rare dans un sport comme le patinage », insiste leur entraîneur Romain Haguenauer. Mais, il le promet : « s’ils souhaitaient continuer, on trouvera bien des défauts pour encore améliorer tout ça. »

La présence des danseurs français aux Mondiaux de Montpellier aura réussi à faire oublier l’absence d’autres têtes d’affiche. Le triple champion du monde en titre et champion olympique à Pékin, l’Américain Nathan Chen avait dû déclarer forfait sur blessure à quelques jours du coup d’envoi de l’événement. Sur la glace héraultaise, pas trace non plus des patins de l’icône japonaise Yuzuru Hanyun ou du couple chinois Sui Wenjing et Han Cong, parés d’or chez eux, il y a un mois.

Mais c’est surtout l’exclusion des Russes en réponse à l’invasion de l’Ukraine, ordonnée le 24 février par Vladimir Poutine, qui était la plus redoutée sur le niveau de la compétition. Nation dominante en couple et chez les femmes, ses patineurs avaient glané quatre des six podiums en jeu dans ces spécialités lors des derniers Jeux d’hiver.

Une domination dont Nathalie Péchalat est consciente. Pourtant, pas question d’estimer que les titres distribués dans ces catégories sont « au rabais ». « Ce n’est pas le cas, ça reste un titre de champion du monde quand même. On a vu d’autres athlètes, des programmes sans-faute…  », balaie l’ancienne danseuse sur glace.

En sept ans, les patineuses russes n’ont manqué qu’une fois l’or mondial, en 2018 à Milan (Italie). A Stockholm, en 2021 et aux championnats d’Europe à Tallinn en Estonie, en janvier de cette année, elles avaient même trusté l’intégralité du podium. « On sait que les Russes sont des petits prodiges, mais elles sont trois sur plus de trente femmes présentes [sur la glace à Montpellier], insiste la présidente de la FFSG. Chez les filles la compétition a été très relevée, haletante, il y a eu des rebondissements… Des visages que l’on connaissait plus comme des outsiders ont confirmé. » C’est d’ailleurs la Japonaise Kaori Sakamoto, qui n’était jusque-là jamais montée sur un podium mondial mais avait récolté le bronze olympique à Pékin, qui a été sacrée.

Ces championnats du monde resteront surtout marqués par les nombreux témoignages de solidarité à l’Ukraine, pour la première grande compétition internationale où des sportifs du pays sont représentés depuis les Jeux paralympiques et le début du conflit armé.

« A la cérémonie d’ouverture avec le premier hommage que l’on a tenu à faire avec la minute d’applaudissements, les gens ne voulaient pas s’arrêter. En fait aujourd’hui, on n’a que ça pour exprimer notre soutien, nous, en tant que citoyen », explique Nathalie Péchalat.

Faute d’entraînement et leurs pensées bien loin de la performance sportive, le couple Artem Darenskyi et Sofia Holichenko, puis les danseurs sur glace Maxim Nikitin et Alexandra Nazarova ont jeté l’éponge avant le terme. « Au début, ils ne voulaient pas venir. Ils l’ont fait pour leur pays, j’ai trouvé ça magnifique », salue Gabriella Papadakis, en contact régulier avec la danseuse ukrainienne depuis le début du conflit.

Seul Ivan Shmuartko a présenté son programme libre, samedi, laissant le public de la Sud de France Arena les yeux remplis de larmes. Le jeune homme de 20 ans devrait rester en France à l’issue de la compétition.

Les Américains Alexa Knierim et Brandon Frazier ont été sacrés champions du monde avec un total de 221,09 points. Les Japonais Riku Miura et Ryuichi Kihara sont médaillés d’argent (199,55 points). Les Canadiens Vanessa James et Eric Radford sont médaillés de bronze (197,32 points).

La Japonaise Kaori Sakamoto a été sacrée championne du monde avec un total de 236,09 points. La Belge Loena Hendrickx est médaillée d’argent (217,70 points). L’Américaine Alysa Liu est médaillée de bronze (211,19 points).

Le Japonais Shoma Uno a été sacré champion du monde avec un total de 312,48 points. Le Japonais Yuma Kagiyama est médaillé d’argent (297,60 points). L’Américain Vincent Zhou est médaillé de bronze (277,38 points).

Les Français Gabriella Papadakis et Guilaume Cizeron ont été sacrés champions du monde avec un total de 229,82 points. Les Américains Madison Hubbell et Zachary Donohue sont médaillés d’argent (222,39 points). Les Américains Madison Chock et Evan Bates sont médaillés de bronze (216,83 points).

Du côté des Français, Camille et Pavel Kovalev ont terminé 8e de l’épreuve de couple (153,73 points). Dans la catégorie masculine, Adam Siao Him Fa s’est lui aussi classé 8e (266,12 points), Kevin Amoz prend la 11e place avec 245,46 points. Chez les filles, Léa Serna n’avait pas réussi à valider son billet pour le programme libre, avec 54,30 points sur son programme court. Elle finit 29e du concours.

Source: lemonde.fr

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