L’UE renoue le dialogue politique au plus haut niveau avec Israël

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La lettre envoyée mardi 27 septembre par une soixantaine d’ONG palestiniennes et européennes pour obtenir l’annulation du conseil d’association entre l’Union européenne (UE) et Israël n’y aura rien fait. Dix ans après sa dernière réunion, Bruxelles a décidé de raviver cette plate-forme de dialogue politique entre les Vingt-Sept et l’Etat hébreu. Un geste politique destiné notamment à soutenir le libéral Yaïr Lapid, premier ministre d’Israël, avant de nouvelles élections législatives prévues le 1er novembre.

Le chef du gouvernement israélien devait s’entretenir lundi 3 octobre par vidéoconférence avec Josep Borrell, le haut représentant de l’UE, le commissaire Oliver Varhelyi, chargé de la politique de voisinage, ainsi que des ministres des affaires étrangères des pays membres. « Il y a un grand espoir que ce conseil permette d’apporter… un nouvel élan dans notre relation », s’est enthousiasmé Jan Lipavsky, le ministre tchèque des affaires étrangères, sur le site Politico. Cette relance du dialogue marque un alignement progressif de la politique européenne sur les positions de l’Etat hébreu et, partant, un désintérêt croissant pour le sort des Palestiniens.

« Malgré la multiplication des violations des droits de l’homme par Israël dans les territoires occupés, l’Union européenne récompense [ce pays] avec cet accord d’association, s’insurge Omar Shakir, de Human Rights Watch. Il n’y a aucune pression pour qu’Israël modifie ses pratiques illégales, amplement documentées, dans les territoires palestiniens. » « C’est un blanc-seing apporté à Israël quel que soit le gouvernement qui sortira des urnes », constate Marie Arena, présidente de la sous-commission droits de l’homme du Parlement européen.

Le rétablissement du conseil d’association fait suite à plus de deux ans de lobbying intense de la diplomatie israélienne afin de normaliser ses relations avec le Vieux Continent. « En 2012, les diplomates européens avaient conditionné un retour à une relation bilatérale normale à des progrès dans le processus de paix avec les Palestiniens », rappelle un diplomate au fait des discussions. « L’arrivée à la tête du gouvernement de Yaïr Lapid, un libéral proche d’Emmanuel Macron, a ouvert une fenêtre d’opportunité malgré le blocage actuel du processus de paix », poursuit-il.

« L’Union européenne a toujours dû équilibrer deux positions vis-à-vis d’Israël, souligne Hugh Lovatt, du think tank European Council on Foreign Relations à Londres. L’une, centrée sur la sécurité, l’économie, où elle défend ses intérêts. L’autre, où elle défend ses valeurs, notamment dans son soutien aux Palestiniens et au processus de paix. Aujourd’hui, on a clairement basculé du côté de la défense de ses intérêts. »

Source: lemonde.fr

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