L’ouragan Ian, « extrêmement dangereux », atteint la Floride

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L’ouragan Ian, considéré comme « extrêmement dangereux », a atteint la Floride mercredi 28 septembre, peu après 21 heures (heure de Paris), selon le Centre national des ouragans américain (NHC), après avoir déjà provoqué des inondations « catastrophiques ».

A Naples, dans le sud-ouest de la Floride, des images de la chaîne MSNBC montraient des rues complètement inondées et les voitures flottant au gré du courant. Dans la ville de Fort Myers, les inondations étaient si importantes que certains quartiers ressemblaient à des lacs. La crue a pu parfois dépasser 3 mètres, a annoncé mercredi soir le gouverneur de l’Etat, Ron DeSantis.

En mer, les mauvaises conditions ont fait chavirer un bateau transportant des migrants, et les gardes-côtes recherchent encore vingt personnes portées disparues, trois ayant été sauvées et quatre autres étant parvenues à nager jusqu’au rivage.

Plus de 2 millions de foyers étaient privés d’électricité en Floride en soirée, selon le site spécialisé PowerOutage, qui recense les coupures de courant. Plusieurs comtés situés près de l’endroit où Ian a touché terre étaient presque entièrement sans courant, d’après le site.

La ville de Punta Gorda a ainsi plongé dans l’obscurité. Dans la nuit, seuls quelques bâtiments équipés de générateurs restaient illuminés, les seuls bruits alentour étant le rugissement du vent et la pluie battante.

Les services météorologiques du pays ont averti que cet ouragan serait « historique ». Classé en catégorie 4, sur les 5 que comporte l’échelle de Saffir-Simpson, Ian est désormais en catégorie 1.

Charriant des vents soutenus allant jusqu’à 220 kilomètres à l’heure et des rafales encore « plus élevées », Ian a déjà provoqué déjà « des submersions marines, des vents, et des inondations catastrophiques » en Floride, a annoncé mercredi dans son dernier bulletin le Centre national des ouragans, le NHC. L’ouragan doit ensuite « se déplacer sur les terres » au cours de la journée, et « émerger au-dessus de l’Atlantique ouest d’ici à jeudi soir ». Entre 30 et 45 centimètres de précipitations sont attendus dans le centre et le nord-est de la Floride, et jusqu’à 60 centimètres par certains endroits, selon le NHC.

« C’est une tempête majeure », a déclaré, mercredi matin, Ron DeSantis, lors d’une conférence de presse, avertissant que Ian pourrait arriver sur les terres en tant qu’ouragan de catégorie 5, la catégorie la plus élevée sur l’échelle Saffir-Simpson. « Clairement, c’est un ouragan très puissant qui aura des conséquences considérables », a-t-il soutenu.

Des ordres d’évacuation ont été donnés dans la nuit pour une dizaine de comtés sur la côte, et, selon le gouverneur, ceux-ci ont été globalement suivis dans ces zones très sensibles, « mais peut-être pas par tout le monde ». Prévenant que la journée allait être « très, très difficile », M. DeSantis a demandé aux populations de ne pas sortir lors du passage de l’œil de l’ouragan.

Mardi, Joe Biden avait également averti que Ian « pourrait être un ouragan très violent, dont l’impact serait dévastateur et mettrait des vies en danger ». Le président américain a déjà approuvé une aide d’urgence fédérale pour 24 des 67 comtés de Floride. L’activité est interrompue dans les zones où l’ouragan est attendu. L’aéroport de Tampa a par exemple suspendu ses opérations mardi en fin d’après-midi.

Selon le Pentagone, 3 000 hommes de la garde nationale sont mobilisés en Floride, avec 1 800 autres en chemin. La NASA avait, elle, renoncé au décollage prévu mardi de sa nouvelle mégafusée pour la Lune, depuis le centre spatial Kennedy en Floride.

L’ouragan Ian, alors en catégorie 3, avait auparavant frappé Cuba mardi, dévastant l’ouest du pays cinq heures durant avant de se diriger vers le golfe du Mexique, selon l’institut météorologique cubain Insmet. Deux personnes ont été tuées dans la province occidentale de Pinar del Rio selon un média d’Etat cubain et l’île a été plongée entièrement dans le noir. Le pays de 11,2 millions d’habitants se trouve « sans service électrique », a tweeté la compagnie d’électricité étatique Union Eléctrica.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des ouragans plus intenses, avec des vents plus violents et des précipitations plus importantes, augmente, mais pas le nombre total d’ouragans. Les ouragans s’étendent aussi dans des zones jusqu’ici épargnées. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), rapport d’août 2021, la proportion d’ouragans particulièrement intenses (catégorie 4 et 5) devrait ainsi augmenter de 10 % par rapport à l’ère préindustrielle avec un réchauffement de +1,5 °C, de 13 % à +2 °C et de 30 % à + 4 °C.

Ils font notamment peser un risque de plus en plus important aux communautés côtières victimes de phénomènes de vagues-submersion (appelées également submersions marines) amplifiés par la montée du niveau des océans, qui provoquent inondations et contamination par le sel des terres et de l’eau douce. En raison de l’augmentation du niveau de la mer et des phénomènes de submersions marines, plus d’un milliard de personnes vivront dans des villes côtières à risque d’ici à 2050, selon le GIEC.

Source: lemonde.fr

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