Les éoliennes fonctionnent-elles 75 % du temps, comme l’affirme Barbara Pompili ?

Une éolienne dans la Sarthe, en mai 2021. (illustration)
Une éolienne dans la Sarthe, en mai 2021. (illustration) — GILE Michel/SIPA
  • Les éoliennes fonctionnent-elles 21% du temps, comme l’affirme Stéphane Bern, ou 75% du temps, ainsi que le soutient Barbara Pompili ? 
  • Ces derniers jours, l’animateur et la ministre de la Transition écologique ont évoqué deux ordres de grandeur bien différents.
  • 20 Minutes fait le point sur ces chiffres.

Qui dit vrai sur les éoliennes 
Stéphane Bern ou 
Barbara Pompili ? Quelques jours après la publication par Le Figaro d’une
tribune remarquée de l’animateur contre des installations qu’il qualifie de « négation de l’écologie », la ministre de
la Transition écologique a contesté, sur BFMTV et RMC, l’une de ses affirmations.

En réponse à Jean-Jacques Bourdin, qui l’interrogeait sur un extrait du texte (« Voilà ce que dit Stéphane Bern : les éoliennes fonctionnent 21 % du temps. C’est vrai ? »), Barbara Pompili rétorquait ainsi : « Non, c’est faux ! C’est 75 % », tout en déplorant une « hystérisation du débat sur les éoliennes ».

Dans la dernière version de sa tribune accessible en ligne, Stéphane Bern avance en fait deux chiffres distincts : « Les éoliennes fonctionnent seulement 25 % du temps » et « le fonctionnement d’une éolienne à pleine puissance est effectif sur seulement 21 % du temps en moyenne, et de façon non prédictive et non pilotable. »

En l’occurrence, les différents chiffres avancés par Barbara Pompili et Stéphane Bern sont exacts… mais recouvrent des situations différentes.

FAKE OFF

Comme le rappelle le ministère de la Transition écologique sur son site, « les éoliennes ne produisent pas constamment à pleine puissance, cela dépend de la force du vent. » Jointe par 20 Minutes, Sandrine Aubrun, enseignante-chercheuse à Centrale Nantes, explique : « Les éoliennes fonctionnent – c’est-à-dire qu’elles produisent de l’électricité – effectivement 75 % du temps (voire plus en fonction des sites) mais pas forcément à leur puissance optimale, qui correspond à la puissance électrique générée entre 0 et la puissance optimale, en fonction de la vitesse du vent. »

« On compare souvent leur production effective annuelle à ce qu’elles auraient produit si elles avaient fonctionné 100 % du temps à leur puissance optimale. En faisant le rapport entre ces deux grandeurs, on trouve le « facteur de charge », et c’est cette information qui est citée par Stéphane Bern », poursuit la spécialiste.

Et d’ajouter : « Une éolienne terrestre, en France, et en moyenne sur un an, produit une quantité d’énergie électrique équivalente à 21 % de ce qu’elle aurait produit si elle avait fonctionné 100 % du temps à pleine puissance. »

Un « facteur de charge » de 25 %

Jean-Marc Jancovici, professeur à Mines ParisTech, précise pour sa part à 20 Minutes : le facteur de charge « est effectivement de l’ordre de 25 % pour l’éolien à terre, ce qui veut dire qu’à la fin de l’année l’éolienne a produit « comme si » elle avait tourné à pleine puissance un quart du temps et était restée immobile le reste du temps. Mais on peut aussi dire qu’elle a produit « comme si » elle avait tourné en permanence au quart de sa puissance », poursuit le spécialiste. Un résultat donc loin d’être insignifiant, estime Jean-Marc Jancovici.

Sur son site, l’Agence de la transition écologique (Ademe) précise quant à elle que « si l’on considère les périodes d’arrêt dues aux vents trop faibles ou trop forts et aux opérations de maintenance, une éolienne tourne en moyenne 75 % à 95 % du temps. »

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Source: 20minutes.fr
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