Le dîner secret entre Hidalgo et Hollande crée de vives tensions au sein du Parti socialiste

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C’est un dîner dont la digestion pourrait se révéler laborieuse, voire douloureuse, pour le Parti socialiste (PS), depuis que le secret qui devait garantir son efficacité politique a été éventé. Mercredi 6 avril, Anne Hidalgo, la candidate du PS à l’élection présidentielle, réunissait six convives qui avaient beaucoup de choses à partager sur l’avenir d’un mouvement à reconstruire de fond en comble.

A 20 heures, dans la salle à manger de la questure du Sénat, boulevard Saint-Michel, à Paris, étaient présents, autour de l’élue, le président du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner, l’ancien président de la République François Hollande, la maire de Lille, Martine Aubry, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, la maire de Nantes et directrice de campagne d’Anne Hidalgo, Johanna Rolland.

L’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve était aussi convié. Mais, selon Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, il a fait preuve d’une « sagesse », d’une « intelligence » et d’une « retenue » qui sont « précieuses » en ne s’y rendant pas. « Si j’avais été au courant, je n’y serais pas allée, conclut-elle. Faire une telle tambouille… Est-ce le bon moment de réfléchir à tout ça ? »

Les six se sont quittés vers 22 h 30, un peu dépités car, entre-temps, l’existence de ces agapes très privées avait fuité dans la presse. « C’était un dîner amical entre proches de la campagne d’Anne, qui ne remet nullement en cause l’organisation du PS, soupire Patrick Kanner, contacté jeudi matin. Nous avons évoqué deux sujets : le message à faire passer au soir du premier tour. Et quels seront les enjeux des législatives. » Il ne pouvait en dire beaucoup plus. Il ne pouvait surtout pas évoquer que l’idée d’une direction collégiale était à l’étude, prémice de l’édification d’un nouveau mouvement social-démocrate qui dépasserait largement le PS. Malgré tout, Patrick Kanner ajoute, au risque de dévoiler le véritable ordre du jour, qu’il fut quand même « beaucoup » question du mot « rassemblement ».

Ce repas avait lieu quatre jours seulement avant un premier tour qui s’annonce historiquement catastrophique pour le PS, et deux mois avant des élections législatives qui seront cruciales pour sa survie. Or, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, n’était pas invité. Il n’en avait même pas été informé. Au même moment, il était assis à Morlaix (Finistère) à une table plus rustique aux côtés de militants bretons. Un contraste avec le dîner sous les ors du Sénat qu’il s’est empressé de mettre en scène sur Twitter.

Source: lemonde.fr

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