La région Ile-de-France suspend sa subvention aux Ateliers Médicis de Seine-Saint-Denis pour son soutien à Medhi Meklat

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La région Ile-de-France, présidée par Valérie Pécresse, a annoncé mercredi 7 décembre la suspension pour 2023 de ses subventions en faveur des Ateliers Médicis, un espace culturel de Seine-Saint-Denis qui accueille en résidence l’auteur Mehdi Meklat, dont les tweets antisémites, homophobes, racistes et misogynes ont suscité la polémique en 2017.

Lors de son conseil d’administration, mardi, la direction de l’établissement a proposé « pour la troisième année consécutive de soutenir un projet porté par Mehdi Meklat, qui, pour rappel, a tenu par le passé des propos antisémites, misogynes et homophobes sur Twitter », déplore la région dirigée par la droite, dans un communiqué. Rappelant qu’elle « a fait part à plusieurs reprises (…) de sa réprobation », elle « regrette » que la direction de l’établissement « s’obstine » depuis 2021 « à soutenir une personne ayant tenu de tels propos inacceptables ».

« Ces choix de programmation vont à l’encontre totale des valeurs de la République », estime la région, qui a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) la suspension de sa subvention annuelle de 150 000 euros pour 2023. Elle précise par ailleurs avoir versé 900 000 euros pour la construction du bâtiment provisoire, situé à Clichy-Montfermeil, et avoir prévu 5 millions pour la construction du bâtiment définitif, dans le cadre du contrat de plan Etat-région (CPER). « Tout est suspendu », a-t-on déclaré dans l’entourage de Valérie Pécresse.

Ouverte en 2018, la « Villa Médicis » de banlieue se veut la préfiguration d’un grand laboratoire de création artistique avec l’emménagement dans un bâtiment qui doit être construit à l’horizon 2025. Théâtre en 2005 de graves violences urbaines, les communes déshéritées et enclavées de Clichy-sous-Bois et Montfermeil, situées à une vingtaine de kilomètres de Paris, avaient été choisies en 2008 par l’Etat pour y implanter cette résidence d’artistes, sur le modèle de la très chic Académie de France à Rome, à laquelle elle doit son nom. Contacté par l’Agence France-Presse, Mehdi Meklat n’a pas souhaité réagir.

En 2017, alors jeune chroniqueur de France Inter, il avait dû se mettre en retrait après la résurgence de milliers de messages antisémites, homophobes, racistes et misogynes, publiés sous pseudo entre 2010 et 2017. Mehdi Meklat avait alors présenté ses excuses, renouvelées dans un livre, Autopsie. Son histoire a inspiré le film de Laurent Cantet Arthur Rambo, sorti en 2021.

Source: lemonde.fr

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