Eric Rochant, réalisateur du « Bureau des légendes »: « J’ai toujours eu le désir de transmettre la série »

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Eric Rochant n’ira plus au « Bureau ». Le réalisateur de cinéma devenu le premier showrunner de France est formel : la cinquième saison du Bureau des légendes, dont la diffusion commence lundi 6 avril sur Canal+, sera la dernière pour lui.

Au moment d’abandonner vétérans (Mathieu Kassovitz) et nouveaux venus (comme Louis Garrel) de la clandestinité, leurs supérieurs de la caserne des Tourelles (Florence Loiret-Caille, Mathieu Amalric…), le créateur revient sur le processus par lequel lui et ses convives de la « table » (d’écriture de la série) se sont emparés du flot de l’actualité pour construire l’univers du « Bureau ».

On ne voulait pas d’un monde imaginaire, ou même d’un monde passé. On voulait inscrire la série dans un monde contemporain pour que les gens y croient vraiment, pour partager les vrais enjeux de la vie des agents du renseignement. L’écriture réaliste ne passe pas seulement par le traitement du comportement, mais aussi par l’inscription dans un monde qui est le nôtre, dont on connaît les enjeux.

En juin 2013. A cette époque on parlait d’Al-Qaida. La dimension antiterroriste était déjà très présente dans le travail des services de renseignement. Les attentats contre Charlie Hebdo [en 2015] ont eu lieu au moment où nous préparions la série. Les attaques terroristes, qui ont contribué à mettre les services de renseignement en avant, en particulier les services français, ont été concomitantes de l’écriture.

Entre l’entrée et la sortie de la série, Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique, EI] est née et a perdu une bataille majeure sur le terrain. On a suivi cette montée et ce reflux.

Dans la première saison, il est question d’Al-Qaida, dès la deuxième saison, on parle de l’EI à travers ces vidéos morbides, dans lesquelles le bourreau français est inspiré d’un bourreau anglais. Ensuite, la saison trois nous fait suivre la captivité de Malotru (Mathieu Kassovitz) dans les camps de l’EI. Enfin, dans la saison quatre, on parcourt avec le personnage de Jonas (Artus) le terrain syro-irakien en ruine, pendant et après la défaite de Daech.

Quand la série a débuté, on évoquait déjà un peu de cyber-renseignement, mais beaucoup moins qu’aujourd’hui. Nous avons mis un peu de temps à l’intégrer, alors qu’on parlait déjà beaucoup de technologies dans la première saison, de « nuages de points », de big data. Nous avons abordé ce thème de front dans la saison quatre, en même temps que le retour de la Russie sur le terrain géopolitique.

Source: lemonde.fr

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