« Le Late avec Alain Chabat » : éloge du « cringe » sur TF1

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L’annonce, mi-septembre, avait surpris et TF1 avait ensuite mis le paquet pour faire monter la sauce autour de ce « Late Show », énième tentative du PAF d’importer le format inventé dans les années 1960 par Johnny Carson sur NBC : un talk-show en tête à tête mêlant actualité, promotion, comédie et musique, et reposant essentiellement sur le charisme et les qualités de « performeur » de son animateur.

Beaucoup s’y sont essayés – Michaël Youn, Cyril Hanouna, Antoine de Caunes, Arthur… sans oublier Julie Snyder, arrivée du Québec dans les années 1990 – sans jamais convaincre. Une chose est sûre, si Alain Chabat, un des rares capables à l’heure actuelle de rassembler une famille entière devant un poste de télé, n’y arrive pas, personne n’y arrivera. Alors, pari réussi ?

Les dix numéros, enregistrés en avance et diffusés chaque soir pendant deux semaines (week-end excepté), ont des allures de galop d’essai pour la chaîne du groupe Bouygues – même si, à l’heure actuelle, aucune information n’a été donnée sur une éventuelle prolongation du format. TF1 s’est donné de gros moyens pour réussir ces dix émissions d’un peu plus d’une heure, diffusées aux alentours de 23 heures, c’est-à-dire après le match du Mondial du jour et son débrief.

Après la diffusion du premier numéro, lundi 21 novembre peu avant 23 heures, la twittosphère est divisée : selon une estimation totalement approximative, à peu près la moitié des commentaires sont dithyrambiques, les autres parlant de « gênance ». L’exercice est risqué, et l’on sent dès les premières minutes que ce type d’émission n’est pas dans notre ADN. Pour compenser ce défaut d’héritage, « Le Late avec Alain Chabat » compte sur des moyens importants – on sent qu’il y a beaucoup de monde à l’écriture – et sur un autre héritage, celui des Nuls et de « l’esprit Canal », qui est diffus dans l’émission sans que l’on ait l’impression d’une resucée.

Sur le plateau se succèdent ainsi des invités plutôt « premium » (Jean Dujardin et Jean-Pascal Zadi, puis Orelsan, Jamel Debbouze, Monica Bellucci…), des caméos rigolos (Vincent Dedienne et Sandrine Kiberlain dans le public de la première), des intermèdes dansés et de fausses publicités… Le tout ambiancé par un orchestre « maison » de qualité qui rappelle les grandes heures de « Nulle part ailleurs ». D’ailleurs, la première émission s’est conclue par le passage du groupe britannique très en vue Wet Leg, venu chanter son tube Chaise longue devant un public séduit.

Précautionneux, Alain Chabat s’évite la partie « actualité », qui fait généralement l’objet outre-Atlantique d’un court monologue en début d’émission, se contentant de quelques blagues sur la noirceur de l’époque – « Quand on voit une lueur au bout du tunnel, parfois c’est un train qui nous fonce dessus » – et d’une pique visant le Qatar, pays hôte de la Coupe du monde de football.

Source: lemonde.fr

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