Balenciaga dans l’embarras après deux campagnes mettant en scène des enfants

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La polémique, qui enfle sur les réseaux sociaux depuis bientôt deux semaines, n’est pas nouvelle dans le milieu de la mode. Afin de se distinguer, les marques franchissent parfois les limites de l’esthétique et jouent avec les interdits. Mais les deux dernières campagnes de Balenciaga sont si controversées que la maison de luxe française a été obligée de présenter ses excuses et de retirer la plupart de ses images. Elle va également porter plainte.

A l’origine du scandale, une campagne pour la collection printemps-été 2023 mêlant des enfants et des accessoires connotés sexuellement. L’un des clichés montrait une enfant tenant un sac en forme d’ourson blanc sanglé de ceintures noires. « Des tenues que certains ont qualifiées d’inspirées du BDSM », ou bondage, une pratique sexuelle sadomasochiste, a concédé Balenciaga lundi 28 novembre, faisant amende honorable. Les accessoires « n’auraient pas dû être présentés avec des enfants. C’était un mauvais choix de la part de Balenciaga », qui en prend « seule la responsabilité », a-t-elle ajouté, plusieurs jours après avoir retiré les photos.

Mais des internautes ont également attiré l’attention sur une autre photo, pour la collection printemps-été 2023. Un sac issu d’une collaboration avec Adidas est posé, dans un décor de bureau, sur des documents où sont imprimés des extraits d’une décision de la Cour suprême américaine sur la pornographie infantile.

« Je suis restée silencieuse ces derniers jours, non pas parce que je n’ai pas été dégoûtée et indignée par les récentes campagnes de Balenciaga, mais parce que je voulais avoir l’occasion de parler à leur équipe pour comprendre par moi-même comment cela a pu arriver », a écrit dimanche soir sur son compte Twitter Kim Kardashian, égérie de la marque.

A ses 74 millions de comptes abonnés sur Twitter, l’influenceuse américaine et femme d’affaires investie dans les cosmétiques et la lingerie, s’est dite « choquée par [les] images troublantes » des campagnes de Balenciaga, « en tant que mère de quatre enfants ». Elle assure en même temps avoir pris acte des excuses de la maison française, et reçu ses explications. « Je suis en train de réévaluer ma relation avec la marque, en me basant sur leur volonté d’accepter leur responsabilité pour quelque chose qui n’aurait jamais dû se produire – et les actions que j’attends d’eux pour protéger les enfants », a-t-elle ajouté.

Sur les réseaux sociaux, certains ont établi un lien entre les deux campagnes, y voyant une volonté délibérée de la marque de lancer un message ambigu, ce dont elle s’est défendue lundi : « Nous condamnons fermement la maltraitance des enfants : il n’a jamais été dans notre intention de l’inclure dans notre récit. »

Pour ce second incident, Balenciaga prend encore « la pleine responsabilité du manque de surveillance et de contrôle ». La marque explique aussi avoir « porté plainte » devant la justice new-yorkaise pour « l’inclusion de ces documents non validés, résultat d’une négligence irresponsable ». Elle cite la maison de production North Six et le scénographe Nicholas Des Jardins, à l’origine de la photo la plus polémique, celle du sac posé sur les documents juridiques évoquant les lois sur la pornographie juvénile.

La polémique tombe mal pour Balenciaga, qui avait déjà coupé les ponts en octobre avec le rappeur, producteur, styliste et hommes d’affaires Kanye West, ex-époux de Kim Kardashian, après des dérapages antisémites. Trois semaines plus tôt, il avait ouvert le défilé Balenciaga à Paris dans un décor de boue.

Source: lemonde.fr

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