Après une intrusion à l’Elysée, « opération parapluie » pour les services de sécurité d’Emmanuel Macron

Autres articles
1 De 1 954

Il fait frisquet, à Paris, mercredi 28 septembre. La météo annonce 5 0C en dessous des moyennes saisonnières. Emmanuel Macron doit rejoindre le conseil de défense et de sécurité nationale dans l’après-midi, puis Gérard Larcher, le président (Les Républicains) du Sénat, pour une entrevue. Mais en cette fin de matinée, le président de la République visite le palais de l’Alma, un bâtiment qui jouxte le Musée Jacques-Chirac, sur les bords de la Seine, et abrite plusieurs services de la présidence. Au même moment, à deux kilomètres de là, un homme de 26 ans est intercepté dans le vestibule de l’hôtel d’Evreux, la résidence du président de la République, en plein cœur de l’Elysée. Gendarmes de la garde républicaine et huissiers n’en reviennent pas : sans violence, sans subterfuge, ni stratagème, l’intrus a franchi tous les contrôles du palais le plus sécurisé de la République.

« Le président de la République a été avisé dès après l’intrusion », avance aujourd’hui l’entourage du chef de l’Etat. Plusieurs sources concordantes, au sein du palais, assurent pourtant au Monde qu’Emmanuel Macron a été tenu dans l’ignorance de l’incident pendant plus de deux mois, jusqu’à la révélation de l’intrusion par Le Canard enchaîné, mercredi 30 novembre. Ce n’est d’ailleurs qu’au lendemain de la parution, jeudi 1er décembre, qu’un premier rapport circonstancié lui est adressé, à sa demande. Depuis, l’Elysée ne cherche pas seulement à démasquer la taupe des journalistes mais s’inquiète aussi : comment expliquer une telle bourde, potentiellement si lourde de conséquences ?

Le jour des faits, le jeune homme qui s’est introduit à l’Elysée n’avait ni faux papiers d’identité ni déguisement. Juste un CV, qu’il entendait remettre en mains propres au président de la République après avoir consulté l’agenda en ligne d’Emmanuel Macron et pris tranquillement le train depuis la région lyonnaise, où il réside.

Aux abords de l’Elysée, malgré des dizaines de policiers caparaçonnés et armés de fusils d’assaut, malgré les caméras de surveillance, personne ne lui a prêté attention lorsque, après avoir fait le tour du quartier une partie de la matinée, puis essuyé deux refus au niveau des barrières qui protègent l’accès au Château, il a simplement emboîté le pas à des ouvriers chargés de la rénovation des « grandes cuisines » de l’hôtel d’Evreux, franchi un passage protégé, traversé l’avenue Marigny qui longe un côté de l’Elysée, passé sans encombre le poste de garde, traversé la cour d’honneur, gravi les marches du perron et poussé les portes vitrées du vestibule de l’hôtel d’Evreux.

Source: lemonde.fr

laissez un commentaire