Apple également touché par le coronavirus

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Apple, en tant que puissante multinationale de l’électronique, est affectée par le coronavirus. La situation exceptionnelle a amené l’inventeur du Mac, de l’iPad et de l’iPhone à prendre une mesure inédite : la fermeture, annoncée vendredi 13 mars, de tous ses magasins dans le monde.

Ces temples de la consommation high-tech, au design épuré, souvent installés dans des lieux prestigieux comme la gare de Grand Central à New York ou un immeuble haussmannien avec cour intérieure couverte sur les Champs-Elysées de Paris, ne seront plus ouverts au public jusqu’au 27 mars au moins.

« Une des leçons est que le moyen le plus efficace de minimiser le risque de transmission du virus est de réduire la densité et de maximiser la distance sociale », a justifié Tim Cook, le PDG d’Apple, dans une déclaration écrite appelant à « protéger les consommateurs et les employés de l’entreprise ». La vente en ligne reste disponible sur le site Apple.com et l’application Apple Store, de même que le site de service après-vente.

L’arrêt de l’activité de ces 507 magasins dans le monde – dont 271 aux Etats-Unis – va forcément faire baisser le chiffre d’affaires du groupe. Même si, ironie du sort, les 42 magasins de Chine seront les seuls à rester ouverts en raison de l’amélioration de la situation sanitaire sur place.

Apple a prévenu les marchés financiers qu’il n’atteindrait pas ses objectifs financiers du trimestre en cours. Le 17 février, le groupe américain avait déjà lancé un avertissement, remettant en cause ses prévisions publiées fin janvier. A l’époque, Apple avait mis en avant deux causes liées à la situation en Chine, premier pays touché par le coronavirus depuis décembre. La production d’iPhone va être « limitée » pendant un temps, a mis en garde Apple.

Le produit phare de la marque à la pomme est quasi exclusivement produit dans des usines de prestataires chinois employant près d’un million d’employés, qui ont suspendu temporairement leur activité. Mi-février, les sites de production avaient déjà rouvert mais « ils montent en puissance plus lentement que prévu », a constaté l’entreprise. Il faut donc s’attendre à certains manques d’approvisionnement et certains observateurs spéculent sur un possible retard des lancements de nouveaux produits, comme les téléphones compatibles avec la 5G.

L’autre raison invoquée par Apple est la « baisse de la demande » de produits Apple en Chine, où l’entreprise compte 10 000 employés. En effet, les magasins sur place, ainsi que ceux des vendeurs tiers, ont été fermés avant d’être rouverts le 13 mars. La mise en sommeil provisoire de tous les magasins dans le monde, couplée à la fermeture des revendeurs comme la Fnac ou Darty en France, annoncée par le premier ministre, Edouard Philippe, samedi 12 mars, ne pourra que renforcer les conséquences économiques pour Apple.

Toutefois, les analystes financiers ne semblent pas pour l’instant tenir trop rigueur à l’entreprise à la pomme de ces contre-performances annoncées. « Pendant cette période surréaliste d’inquiétude sanitaire en Europe et aux Etats-Unis, Apple doit faire passer la santé de ses employés et de ses clients avant les ventes d’iPhone, et nous applaudissons à deux mains sa décision », a commenté Dan Ives, de Wedbush, dans une note publiée samedi.

L’analyste anticipe un « impact négatif » certain sur les trimestres de mars, voire de juin. Mais estime que les investisseurs en bourse doivent regarder « au-delà de ces trois à six mois anomaliques » et « se concentrer sur les perspectives d’activité normalisée pour l’année 2021 ». M. Ives pense que la production d’iPhone devrait revenir à la normale vers avril-mai. L’évolution des conséquences de l’épidémie de coronavirus sur le secteur high-tech dira si cette « union sacrée » des observateurs économiques va perdurer.

Source: lemonde.fr

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