Des tensions dans l’approvisionnement alimentaire, mais pas de pénurie

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« Les Français peuvent dormir tranquilles. Il n’y a pas de pénurie alimentaire », a affirmé Christiane Lambert, présidente du syndicat agricole FNSEA, jeudi 2 avril, lors d’une conférence de presse. Un message que reprend le gouvernement depuis le début de la crise due au nouveau coronavirus. « Il n’y a pas de risque alimentaire. Il y a, en revanche, une vigilance de tous les instants pour éviter qu’il y ait des blocages et pour faire en sorte que les flux de marchandises, de produits fonctionnent bien », a déclaré de son côté le commissaire européen Thierry Breton, analysant la situation des Vingt-Sept au micro de France Inter.

Le sujet est suivi comme le lait sur le feu par l’exécutif. Tous les jours, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, fait le point de la situation avec les représentants de la chaîne alimentaire, des agriculteurs aux industriels, en passant par les coopératives, les grossistes et la grande distribution. Si la chaîne pour l’instant tient le coup malgré les violents soubresauts, elle le doit à des efforts démultipliés de chacun et par la volonté commune de résoudre les problèmes épineux qui se posent.

Car, si la pénurie n’est pas d’actualité, les ruptures d’approvisionnement sont une réalité. La fermeture des restaurants le 14 mars, mais aussi l’arrêt des cantines et la mise en veilleuse de la restauration collective contraignent les Français à manger désormais à domicile. La demande d’approvisionnement des foyers est donc plus forte. De plus, la mise en confinement de la population à partir du 15 mars a poussé chacun à faire des stocks. En l’espace de quelques jours, toute la planète alimentaire a été chamboulée.

L’institut Nielsen, qui publie régulièrement un bilan de la consommation dans la grande distribution, a montré ces variations atypiques. La ruée sur les pâtes, le riz et le papier toilette avant que le confinement ne soit effectif. Et, lors de la deuxième semaine de confinement, du 22 au 29 mars, un rythme de consommation qui s’est un peu calmé, avec une progression globale moyenne de 6 %, mais de nouvelles habitudes, avec des achats moins fréquents et donc plus importants. Avec aussi un rétrécissement des distances parcourues et donc la volonté de privilégier les commerces les plus proches de son domicile, au détriment des hypermarchés. Le drive continuant à être plébiscité.

Certains produits sont parfois en rupture en magasin. Super U cite les œufs, très demandés. Chez Naturalia, qui constate toujours, pour la troisième semaine de confinement, une hausse de 25 % à 30 % de ses ventes, tous rayons confondus, la demande est forte pour tous les produits qui permettent de cuisiner comme la farine, les épices ou la levure chimique. Les clients doivent s’habituer à ne pas trouver tout ce qu’ils souhaitent à chaque passage dans les magasins. En coulisses, les équipes des distributeurs jonglent avec les dates de livraison pour tenter de réassortir les rayons.

Source: lemonde.fr

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