Antonio Guterres : « Nous manquons d’instruments pour combattre les nouveaux conflits »

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Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui vient d’être reconduit à son poste jusqu’en 2027, expose les priorités de son nouveau mandat. Il est à Paris, mercredi 30 juin, pour donner le coup d’envoi du Forum Génération Egalité, coprésidé par la France et le Mexique.

L’égalité des genres a été diminuée avec la pandémie, mais reste essentielle : elle est centrale dans la perspective des droits humains, de celle du développement durable ou encore de celle de la paix et de la sécurité – les guerres sont en général faites par les hommes ! Et en même temps, pour atteindre cette égalité des genres, il faut mettre fin au pouvoir patriarcal. C’est la vraie nature du problème : nous vivons dans un monde qui est encore dominé par les hommes, et avec une culture d’inspiration masculine. Pour changer les choses, il faut une véritable parité femmes et hommes, dans tous les mécanismes qui conduisent à des décisions.

Mon objectif principal, c’est de faire en sorte qu’on travaille sur des fragilités qui ont été mises en avant par le changement climatique, par le Covid-19, ou par les inégalités croissantes – fragilités à l’échelle de la planète, ou à l’échelle de chaque société. Ces inégalités croissantes ont un impact dans la perte de confiance entre les citoyens et les gouvernements, les sociétés et leurs institutions, les pays les uns vis-à-vis des autres… Et cette perte de confiance rend très difficile l’action multilatérale et la coopération internationale. Je vais donc veiller à ce qu’on puisse renforcer tous ces mécanismes fragilisés.

La situation aujourd’hui est complètement différente de ce qu’elle était il y a deux ou trois ans : la plus grande puissance mondiale est engagée dans les organisations multilatérales – ça, c’est très positif. Mais il faut reconnaître aussi que les rapports entre grandes puissances sont plus dysfonctionnels que jamais. On voit cela dans la paralysie du Conseil de sécurité sur les dossiers essentiels.

Cela a créé de plus grandes marges de manœuvre pour les puissances moyennes. Et ainsi, la plupart des confits, qui étaient des conflits d’origine locale, se sont internationalisés – regardez la Libye, la Syrie, le Yémen… Parfois, ces puissances moyennes ont même plus d’influence que les grandes puissances ! Cela crée un sentiment d’impunité – mon grand-père aurait dit : « Il n’y a plus de respect ! »

Source: lemonde.fr

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