A Nantes, deux mises en examen autour du montage complexe du Carrousel des mondes marins

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Deux hauts fonctionnaires ont été mis en examen, à Nantes, dans le cadre de l’enquête – tentaculaire – portant sur le montage de l’opération de construction du Carrousel des mondes marins, attraction-phare de l’île de Nantes avec l’Eléphant, ainsi que l’a révélé le journal nantais Presse-Océan. Michel Papaud, ex-secrétaire général de la préfecture de Loire-Atlantique, désormais préfet évaluateur, membre du Conseil supérieur de l’appui territorial et de l’évaluation à Paris, et Jean-Philippe Aubry, directeur de la coordination des politiques publiques à la préfecture de Loire-Atlantique, alors chargé du contrôle de la légalité, sont suspectés de « complicité de favoritisme ».

Renaud Gaudeul, procureur de la République de Nantes, confirme ces mises en examen mais se refuse à tout commentaire. Les deux fonctionnaires, qui ne sont nullement empêchés de poursuivre leurs missions et qui bénéficient de la présomption d’innocence, n’ont pas répondu à nos sollicitations. Ils n’ont pas été placés sous contrôle judiciaire.

Ouverte par le parquet de Nantes en décembre 2017, l’enquête de la section économique et financière de la police judiciaire vise des faits de favoritisme, prise illégale d’intérêts, abus de biens sociaux, abus de confiance. Elle fait suite au rapport de la chambre régionale des comptes qui a passé en revue, au cours de l’année 2016, les finances de la société publique locale Le Voyage à Nantes, opérateur de la promotion du tourisme missionné par Nantes Métropole, via une délégation de service public, pour mener à bien le projet du Carrousel.

Le programme, qui a coûté plus de 11 millions d’euros, a été inauguré en 2012. La chambre régionale des comptes a estimé que Le Voyage à Nantes, société publique dirigée par Jean Blaise, figure du milieu culturel nantais, n’avait « pas toujours respecté les obligations légales, réglementaires ou contractuelles qui s’imposaient » ​dans ce dossier. Elle pointe le contrat signé entre la société publique et l’un de ses partenaires – la Samoa, société d’aménagement de l’île de Nantes – qu’elle a mandaté pour l’assister dans la conduite de l’opération. Selon les magistrats de la chambre régionale des comptes, cette intervention « s’est réalisée sans base contractuelle puisque le marché correspondant a été signé plus de deux ans après cette date »​. Au terme de leur audit, les magistrats ont également mis en exergue « une sous-traitance occulte »​, la Samoa ayant « fait appel à un sous-traitant pour l’exécution de ces prestations sans l’avoir déclaré ».

Source: lemonde.fr

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