Pour perdre du ventre, marchez !

Une solution pour perdre du ventre ? Marchez ! Cela active sa pompe musculaire à calories !

poids obese surpoids peser balance

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Bonjour, Docteur. Je ne suis pas vraiment obèse mais j’ai progressivement de la graisse qui s’est principalement installée sur l’abdomen. Je suis un peu fatigué depuis quelques temps et on m’a trouvé un peu d’hypertension. À la prise de sang, j’ai un peu trop de sucre, un peu trop de tri glycérides, et un peu trop peu de bon cholestérol. Que faire, un régime ?

Ce que vous décrivez s’inscrit dans ce que nous appelons le syndrome métabolique. Le syndrome métabolique se définit par la présence d’au moins trois des éléments suivants :

  • obésité,
  • hypertriglycéridémie,
  • hypertension,
  • faible concentration en cholestérol de type HDL,
  • glycémie trop élevée à jeun.

Qu’est ce qu’on entend par obésité, Docteur ?

Le diagnostic de l’obésité est fondé sur le tour de taille, l’indice de masse corporelle (IMC) ou le rapport tour de taille/tour de hanche. L’IMC consiste à appliquer la formule Poids (kg)/ Taille2 (mètres). Un IMC au dessus de 25 indique un surpoids et au dessus de 30 une obésité. Le tour de taille, facile à mesurer, varie selon l’ethnie : ainsi, le Groupe Européen d’études de la Résistance à l’Insuline (EGIR) propose des normes  spécifiques pour les Européens : > 94 cm chez l’homme et > 80 cm chez la femme.

Est-ce fréquent, Docteur, le syndrome métabolique ?

La fréquence du syndrome métabolique, élevée quel que soit l’âge, est en forte progression chez les jeunes.

Un peu de fatigue, un peu de poids, de tension, de sucre, de graisses… cela n’a pas l’air bien grave, Docteur !

Détrompez-vous. Chez l’adulte, la présence d’un syndrome métabolique augmente fortement le risque d’accidents cardiovasculaires et de survenue d’un diabète de type 2. Le dépistage du syndrome métabolique est donc crucial.

Existe-t-il un moyen simple de savoir si on a de gros risques d’ordre cardiovasculaire quand on a des signes évoquant le syndrome métabolique ?

D’une part, une relation est établie entre une obésité dans l’enfance et le niveau du risque cardiovasculaire à l’âge adulte. D’autre part, parmi les signes biologiques de gravité à suivre, il y en a un qui est simple à faire : le dosage de la protéine C-réactive (CRP), marqueuse de l’inflammation des tissus. Car l’attaque des tissus cardiovasculaires génère un syndrome inflammatoire. Une étude montre par exemple que, supérieure à 3 mg/l, la CRP fait progresser de 2, 3 à 4 le risque d’accidents cardiovasculaires des femmes atteintes de syndrome métabolique.   

J’ai bien compris,Docteur. Il faut que je traite mon syndrome métabolique pour éviter une maladie cardiovasculaire. Mais alors, il faut que je prenne des tas de médicaments pour traiter à la fois l’hypertension, le diabète, et le déséquilibre lipidique ?

Les traitement médicamenteux de l’hypertension artérielle, du diabète naissant ou installé, de l’hyperlipidémie ont prouvé leur efficacité en prévention secondaire, et sont donc utiles au syndrome métabolique constitué. Mais il est tout à fait possible de traiter en amont des complications du syndrome métabolique, permettant de diminuer ou d’éviter de prendre des médicaments !

Ah, Docteur, ils ont trouver quelque chose pour faire maigrir, sans danger cette fois ?

Des recherches sont certes en route sur de nouvelles voies médicamenteuses, principalement pour diminuer les phénomènes inflammatoires qui composent le syndrome métabolique et abiment les tissus. Mais en attendant, le meilleur moyen de prendre le mal à la racine est de suivre de bonnes règles d’hygiène de vie. Principal objectif ? Diminuer la présence du tissu adipeux abdominal.

Diminuer ce ventre simplement par des règles d’hygiène de vie, Docteur ?

Oui ! Simplement ! Par l’association obligatoire d’une alimentation appropriée et d’un exercice physique quotidien, modéré certes, mais d’endurance. Et attention : l’un sans l’autre n’apporte pas le résultat escompté.

Le meilleur régime, c’est quoi, Docteur ? Hypocalorique ? Que de la soupe au choux ? Des protéines ?

Dans la majorité des cas, il apparait logique de proposer une alimentation, certes légèrement hypocalorique, mais qui continue  à apporter aux cellules les nutriments, vitamines et minéraux nécessaires à leur fonctionnement correct, ce qui n’a rien à voir avec les régimes draconiens oudéséquilibrés, source de  pannes métaboliques cellulaires et de déséquilibres graves du métabolisme avec des conséquences parfois irréversibles au niveau de certains organes (reins, os…). Il s’agit d’apporter tout simplement au corps ce dont il a besoin -moins quelques calories- selon des règles diététiques bien établies et qui tienne compte de ce que réclament nos cellules pour rester actives. Car pour perdre cette adiposité abdominale, il est nécessaire que les cellules de notre corps travaillent à plein régime afin de brûler les graisses, ce qui n’est pas possible en cas de déficit, ne fut-ce que d’un seul des éléments de la chaîne métabolique qui doit brûler les graisses. C’est une donnée essentielle, et cela écarte tout système alimentaire  déséquilibrant !

Et l’exercice physique quotidien, est-ce vraiment obligatoire, Docteur ?

L’exercice physique modéré et régulier doit être encouragé, les sports d’endurance privilégiés. Pourquoi ? Bien entendu, et tout d’abord, parce que l’effort déployé va brûler des calories. Mais il est une autre raison très intéressante à connaître qui doit motiver à faire des exercices modérés quotidiens d’endurance. En effet, les muscles en action modifient leur métabolisme et se comportent en véritables pompes à calories, détournant les calories qui auraient dû se rendre dans le manteau adipeux abdominal à leur profit. Et cela durant les 24 heures qui suivent le travail intense du muscle ! Condition de ce détournement bénéfique : minimum 30 minutes d’exercice continu, afin d’amorcer ce processus. Donc, 30 minutes d’exercice d’endurance ou plus, une fois toutes les 24 heures et le tour est joué: mise en place de la pompe musculaire à calories en continu !

Pourquoi un exercice modéré, Docteur ?

Parce qu’il n’est pas question de surcharger un peu plus un système cardiovasculaire déjà rudoyé par le syndrome métabolique en marche !

Quel exercice, en clair, Docteur ?

La marche rapide, tout bonnement ! Pourquoi ? Parce que c’est un exercice modéré, gratuit, accessible à tout le monde, et par presque tous les temps.

Mais Docteur, la marche, est-ce vraiment une activité appropriée ?

L’homme est de tous les mammifères le seul qui soit capable,après entrainement certes, de marcher 100 km d’affilée. Il se fera dépasser sur 30 km et largement par le cheval et 50 km par le chien…mais il restera le seul à marcher après 100 km ! L’homme est fait pour marcher. C’est son activité la plus naturelle, spécifique de l’homo sapiens, et celle qu’il est amené à pouvoir pratiquer le plus longtemps. Ce qui nous amène à l’argument  suivant: grâce à la marche, l’homme peut maintenir cette activité musculaire garante de son bon métabolisme jusqu’à presque son décès. Évidemment, si une personne a l’habitude de pratiquer une autre activité sportive, qu’il continue. Mais la marche restera bien souvent son dernier recours lorsque le grand âge le privera de son sport favori.

En résumé, pour échapper au syndrome métabolique, inauguré par le petit ventre adipeux, et conduisant au diabète, à l’hypertension, et à de graves affections cardiovasculaires, rien de plus simple : manger normalement et faire au moins 30 minutes de marche intensive chaque jour. À fond la forme !


Auteur : Dr Philippe Vassart

Conflits d’intérêts : L’auteur n’a pas transmis de conflits d’intérêts concernant les données diffusées dans cette interview ou publiées dans la référence citée. Cet article est issu d’une expérience de terrain, il existe d’autres produits, et d’autres protocoles de prise en charge.

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Source: Medecindirect.fr/blog/
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