L’ex-prêtre Bernard Preynat condamné à cinq ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur mineurs

Autres articles
1 De 72

« Tribunal judiciaire fermé, sur ordre du ministère de la justice » prévient l’affiche scotchée à la porte vitrée. C’est donc à huis clos que la décision a été rendue ce lundi 16 mars à Lyon : l’ancien prêtre Bernard Preynat a été condamné à cinq ans de prison ferme pour des agressions sexuelles commises sur de jeunes scouts du diocèse de la capitale des Gaules, affaire à l’origine du scandale Barbarin.

Le jugement du tribunal correctionnel n’ordonne pas de mandat de dépôt, selon l’avocat de l’ancien curé de Sainte-Foy-lès-Lyon (métropole de Lyon). Ce dernier, âgé de 75 ans, bénéficie d’une mesure de liberté sous contrôle judiciaire depuis sa mise en examen, le 27 janvier 2016.

La peine prononcée à son égard est inférieure aux réquisitions du ministère public qui avait réclamé au moins huit ans de prison pour le prévenu lors de son procès en janvier, proche du seuil maximal des dix ans qu’il encourait. Une peine qui apparaît « équilibrée » à Frédéric Doyez, l’avocat de la défense, qui estime que les juges ont tenu compte du temps écoulé depuis les faits, certains remontant à plus de trente ans.

« Ça me paraît correct, il a reconnu tous les faits et de notre côté on a envie de tourner la page », déclare l’ancien scout Pierre-Emmanuel Germain-Thill, constitué partie civile au procès. Sa mère se montre moins conciliante : « Je voudrais qu’il franchisse la porte de la prison pour un minimum de temps », confie celle qui a été incarnée par Josiane Balasko dans Grâce à Dieu (2019), film de François Ozon inspiré par l’affaire.

Bernard Preynat était présent au rendu du délibéré. A l’audience, la procureure Dominique Sauves avait accusé l’ancien aumônier d’avoir « brisé » les vies de scouts âgés de 7 à 15 ans et de s’être « servi du silence des parents et du silence de l’Eglise » pour multiplier ses abus à Sainte-Foy-lès-Lyon et lors de camps à l’étranger entre 1971 et 1991.

L’ancien aumônier a déjà été condamné par une juridiction de l’Eglise catholique. En juillet 2019, il s’est vu retirer sa qualité de prêtre par un tribunal ecclésiastique, soit la peine maximale prévue par le droit canonique.

Maintenu en fonction par le diocèse de Lyon jusqu’à l’automne 2015 alors que ses agissements étaient connus depuis longtemps, il a demandé pardon aux neuf victimes venues témoigner de leurs souffrances. Beaucoup d’autres n’ont pu porter plainte du fait de la prescription.

L’affaire, qui a débuté fin 2015 avec un premier dépôt de plainte, a éclaboussé toute la hiérarchie catholique à travers le cardinal Philippe Barbarin. Condamné en 2019 pour ses silences, il a depuis été relaxé en appel. Il a, en outre, quitté ses fonctions d’archevêque de Lyon après que le pape François a finalement accepté sa démission, vendredi 6 mars.

Source: lemonde.fr

laissez un commentaire