Les ventes immobilières au plus bas depuis seize ans en Chine

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Cela pourra-t-il suffire ? Vendredi 20 mai, la Chine a réduit son taux de référence à cinq ans pour les emprunts immobiliers, le ramenant à 4,45 %. C’est la seconde réduction en 2022, car Pékin cherche à relancer à tout prix le secteur du logement, en grandes difficultés du fait, notamment, de la stricte politique zéro Covid observée par le pays. Si les prix des logements tiennent encore, pour l’instant, affichant une quasi-stabilité en avril (– 0,2 %), les transactions se sont effondrées sur le même mois de 46,6 % sur un an, en avril, soit leur plus forte baisse depuis 2006, d’après les chiffres du Bureau national des statistiques publiés lundi 16 mai.

Sur les quatre premiers mois de l’année, la baisse moyenne des ventes est de 29,5 %. Dans ce contexte, des centaines d’entreprises du secteur peinent à payer leurs dettes, dans le sillon d’Evergrande, le promoteur le plus endetté au monde, au bord de la faillite depuis la fin 2021, et en cours de restructuration depuis.

Outre la baisse ciblée des taux d’emprunt, les autorités locales d’une cinquantaine de grandes villes ont déjà assoupli les règles d’accès à la propriété, abaissant, par exemple, le niveau de l’apport initial obligatoire pour les acheteurs. D’après les experts, les plus petites villes, qui n’entrent pas dans les statistiques officielles, font encore pire, affectant à la fois les revenus des gouvernements locaux et la confiance des propriétaires, qui voient la valeur de leur capital menacée.

Pour les promoteurs, c’est la double peine. Alors qu’ils devaient déjà, sous pression des pouvoirs publics, accélérer leur désendettement pour réduire les risques financiers, les confinements ont gelé leur activité. « Les confinements ont touché non seulement Shanghaï, mais aussi des dizaines de grandes villes : cela veut dire des agences fermées et des visites impossibles. Dans ces villes, les gens ont aussi reporté leurs achats, parce qu’ils anticipaient à la fois une baisse des prix plus prononcée et des taux d’emprunts, qui vient d’avoir lieu », explique Dan Wang, économiste en chef pour la Chine à la banque hongkongaise Hang Seng.

Jeudi 12 mai, Sunac, troisième promoteur chinois en matière de ventes en 2021, a annoncé faire défaut sur une échéance de dette de 742 millions de dollars (701,7 millions d’euros) et a prévenu qu’il ne pourrait pas honorer ses prochaines échéances. C’était le premier défaut majeur d’un promoteur chinois sur des dettes en dollars depuis celui d’Evergrande, en décembre 2021. Sur le marché domestique, en revanche, les retards de paiements s’accumulent : Kaisa, Zhongliang, Shimao, Aoyuan et d’autres ont fait défaut, ces derniers mois, entraînant souvent leurs fournisseurs dans leur chute. Sur 2 193 entreprises en défaut de paiement répertoriées par la plate-forme officielle Shanghai Commercial Paper Exchange Corporation, au 30 avril 2022, 1 314 étaient des entreprises de « l’immobilier, la construction ou la rénovation des bâtiments ».

Source: lemonde.fr

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