Les nuages s’accumulent au-dessus du football français

Autres articles
1 De 917

Pour le football professionnel français, la descente aux enfers se poursuit avec Mediapro. Le groupe sino-espagnol, qui était censé leur garantir quatre années de généreux droits télévisés, multiplie les mauvaises surprises, et a fini par les enfermer dans un cercle vicieux. Fondé par le catalan Jaume Roures, Mediapro, qui avait lancé le 23 août dernier Téléfoot, la chaîne de télévision payante diffusant chaque semaine 80 % de la Ligue 1, s’est placée sous mandat ad hoc auprès du tribunal de commerce de Nanterre, comme l’a révélé Le Canard enchaîné dans son édition du mercredi 14 octobre. Information confirmée au Monde par des sources concordantes.

Mediapro n’a pas souhaité faire de commentaire. Cette procédure, qui doit rester confidentielle, est accordée par le tribunal lorsqu’une entreprise connaît des difficultés. Un mandataire, dont le rôle est, par exemple, d’aider les parties à renégocier des délais de paiement ou un échelonnement de la dette, est nommé.

C’est en tout cas un très mauvais signal : cela signifie que Mediapro, censé payer à la Ligue de football professionnel (LFP) 780 millions d’euros par an, est en mauvaise posture financière. Jaume Roures avait dès le mois de septembre demandé un délai de paiement pour la deuxième échéance de 172 millions d’euros, dont il aurait dû s’acquitter le 6 octobre. Requête qui lui avait été refusée par les clubs. Finalement, en plus d’avoir refusé de verser son dû, il a également réclamé une ristourne sur le prix qu’il s’était lui-même dit prêt à payer, lors de l’appel d’offres de 2018, où il avait remporté la partie face à Canal+.

Au pied du mur, les clubs n’ont guère le choix : refuser de négocier peut conduire Mediapro à se mettre en procédure de sauvegarde, ou en redressement judiciaire. De quoi geler définitivement les créances. Pas question pour autant « d’accepter l’inacceptable », et de « mettre en difficulté majeure les clubs », affirme-t-on au sein de la LFP. Mais accorder un délai de paiement revient à affaiblir des clubs de football déjà très affectés par la crise due au Covid-19, qui a amputé la saison 2019-2020 du championnat et continue d’amputer les recettes de billetterie. Après un premier emprunt de 224,5 millions d’euros contracté en mai dernier, la LFP, qui est censée reverser aux clubs les recettes des droits télé le 17 octobre, a décidé de contracter un nouvel emprunt.

Source: lemonde.fr

laissez un commentaire