Les ex-LREM du 9e groupe de l’Assemblée à gauche toute

POLITIQUE – Ils démarrent sur les chapeaux de roue. À peine lancé, le 9e groupe de l’Assemblée nationale fait déjà des propositions. Et pas des moindres. Congé paternel obligatoire, revenu universel dès l’âge de 18 ans pour “donner un avenir aux jeunes” qui arrivent sur le marché du travail, revalorisation des salaires des soignants et des métiers “féminisés en première ligne” pendant la crise du coronavirus ou encore le dépôt d’une proposition de loi pour le bien être animal. 

Ce 19 mai, à l’occasion d’une conférence de presse retransmise sur Zoom et YouTube, les 17 membres du groupe “Écologie, Démocratie et Solidarité” (EDS) ont présenté leur initiative qui vient acter la séparation d’une partie d’entre eux d’avec LREM au Palais-Bourbon. 

Accélérer la transition écologique

C’est résolument l’aile gauche de LREM qui prend une consistance après avoir été marginalisée au fil des années du quinquennat d’Emmanuel Macron. L’accélération de la transition écologique est au sommet de leurs priorités avec notamment la proposition-choc de 5 milliards par an accordés aux collectivités locales pour les accompagner dans ce changement.

Ce groupe, qui rassemble aussi des députés d’autres mouvements politiques comme l’ancienne ministre de l’Écologie, Delphine Batho, se veut “ni dans l’opposition, ni dans la majorité”, selon leur profession de foi et fort d’une “liberté absolue” et d’une “indépendance”, selon les mots d’Aurélien Taché, ex-LREM qui l’a rejoint.

“Être utiles au pays pour les deux ans à venir”

“D’autres suivront”, a promis la députée anciennement de l’aile gauche d’En Marche, Delphine Bagarry, qui fait aussi partie d’EDS. “Un petit groupe, mais costaud”, a résumé le co-président Matthieu Orphelin, député de Maine-et-Loire, à la manœuvre depuis le début. Alors qu’on annonçait plus de vingt parlementaires LREM qui le rejoindraient au fil des dernières semaines, ils ne sont finalement que 7 à avoir officiellement quitté le groupe majoritaire et 9 ex-marcheurs ou exclus du parti. De quoi tout de même acter une fronde et faire perdre la stabilité majoritaire dont jouissait le groupe dirigé par Gilles Le Gendre.

Les députés d’EDS vont donc plus loin que les frondeurs du quinquennat de François Hollande qui n’avaient jamais franchi le Rubicon de quitter le groupe socialiste. “C’est aussi un acte de défense du parlement”, a justifié Delphine Batho qui avait quitté son poste de ministre avec fracas en dénonçant le poids des “lobbies économiques” qui empêchaient selon elle la lutte contre le réchauffement climatique. “Nous voulons faire en sorte que les deux dernières années du quinquennat soient utiles au pays”, a-t-elle expliqué par visioconférence.

Jambe gauche

L’objectif de ces parlementaires est de retrouver la jambe gauche du programme d’Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle et de peser sur ses choix à venir. “Si Emmanuel Macron fait un grand virage avec un acte 2 ou un acte 3 qui soit utile pour nos territoires, nous le validerons. Si cela vient percuter l’identité politique de notre groupe, alors nous nous opposerons”, a précisé Guillaume Chiche, député des Deux-Sèvres qui s’était déjà opposé frontalement à son parti sur l’application de traçage Stop Covid.

Le co-président du groupe, Matthieu Orphelin, plaide depuis plusieurs semaines dans la presse pour un gouvernement d’union nationale auquel il n’est “pas candidat” mais dans lequel des membres de ce groupe composé à 65% de femmes -une première sous la Ve République- seraient représentés. Il assure avoir informé le président de la République de cette initiative “tout début mars”. Reste à savoir si l’Élysée entendra leurs propositions.

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Source: huffingtonpost.fr

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