Depuis jeudi 5 mars, la France contracte une dette climatique

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Nous sommes le 5 mars et la France a émis la totalité des gaz à effet de serre qu’elle devait émettre cette année. C’est le résultat d’une étude du cabinet de conseil Carbone 4 pour les quatre associations de l' »affaire du siècle » (Notre affaire à tous, Greenpeace France, Oxfam France et la fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme (FNH)), qui ont déposé plainte contre l’Etat et qui sont soutenues par plus de deux millions de signataires d’une pétition en ligne.

« En deux mois et cinq jours, la France a émis la totalité des gaz à effet de serre qu’elle pourrait émettre en un an si elle respectait son objectif de neutralité carbone« , préviennent les ONG. Pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, le pays ne devra pas dépasser un plafond annuel d’émissions de 80 millions de tonnes équivalent CO2. Or cette année, les émissions françaises devraient atteindre autour de 450 millions de tonnes équivalents CO2, projette le cabinet, soit plus de 5 fois plus que le seuil prévu. Pour obtenir ce résultat, le cabinet s’est appuyé sur les chiffres contenus dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), l’outil de pilotage de la politique climatique du pays.

La France creuse sa dette

« On savait que la France n’était pas sur les rails, mais pas qu’il y avait autant de chemin à parcourir. Il ne reste qu’une génération – trente ans – pour faire reculer le jour du dérèglement de 300 jours, jusqu’au 31 décembre, prévient Célia Gautier, responsable climat-énergie à la FNH dans Le Monde. Chaque jour où l’on procrastine vient creuser notre dette climatique. Or, on ne voit aucune redirection du gouvernement par rapport au retard accumulé. »

Entre le 5 mars et le 31 décembre, la France va donc creuser sa dette climatique. L‘Etat français se retrouve « à découvert climatique et aggrave son impact sur le dérèglement de la planète« , met en garde le groupement d’ONG. Déjà dans le rouge, le gouvernement a pourtant décidé de réviser la SNBC afin d’augmenter les budgets carbone – c’est-à-dire les plafonds d’émissions – prévus entre 2019 et 2023. Autrement dit, la France s’autorise à rejeter dans l’atmosphère davantage de gaz à effet de serre à court terme. Une stratégie qui pourrait coûter cher à long terme, puisqu’elle devra redoubler d’efforts pour atteindre l’objectif fixé à la moitié du siècle. 

Source: francetvinfo.fr
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