Coronavirus : le football français fait le gros dos

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« Nous ne repartirons pas de zéro car on est des privilégiés. Mais sauvons tous ensemble le football d’une crise qui risque d’être irréversible. » Dans un entretien au quotidien italien La Gazzetta dello Sport, lundi 30 mars, Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football (FIFA) a synthétisé cet étrange printemps 2020.

Alors que plus de 3 milliards d’êtres humains sont confinés chez eux en raison de l’épidémie de Covid-19, et que les compétitions sportives se sont interrompues partout sur la planète – à l’exception de la bulle biélorusse –, le petit monde du ballon rond s’alarme sur son avenir : dans quel état va-t-il sortir de cette crise sanitaire qui se double d’une crise économique ?

Recettes de billetterie à zéro, absence de visibilité quant à une éventuelle reprise du championnat… Certains clubs redoutent l’asphyxie. Bernard Caïazzo, le président de l’AS Saint-Etienne, a résumé, le 24 mars, l’enjeu des semaines qui viennent pour les clubs français de Ligue 1 en particulier, dont il préside le syndicat : « Si nous restons deux mois sans jouer, nous pouvons redresser la situation. Si c’est quatre mois, mais que nous terminons nos compétitions domestiques et européennes, les clubs peuvent s’en sortir à condition que la saison prochaine se termine dans les délais. »

Cela fait bien des « si »… Mais le football français n’a d’autre choix que d’espérer pouvoir mener la saison à son terme. « Dans le football, la grande majorité des revenus provient des droits TV, souligne Didier Primault, économiste au Centre de droit et d’économie du sport. Si le produit prévu n’est pas délivré, il peut y avoir un impact très lourd si les télévisions considèrent qu’elles n’ont pas à payer l’intégralité de ce qui était prévu. »

Les diffuseurs ont déjà franchi le pas : Canal+ a annoncé qu’il ne veut pas payer la dernière traite pour la saison de Ligue 1 en France (110 millions d’euros) et BeIN Sports lui a emboîté le pas (42 millions d’euros). Or, pour les clubs de Ligue 1, les droits télévisuels correspondent à 36 % des recettes en moyenne, voire autour de la moitié si l’on ne prend pas en compte les recettes générées par les ventes de joueurs.

« Le football est structurellement déficitaire et n’équilibre son bilan que par les transferts », met en avant Didier Primault. Problème : la crise étant mondiale, difficile d’imaginer un mercato atteignant les sommets passés. A l’été 2019, 6,6 milliards d’euros avaient été dépensés en indemnités de transferts dans les cinq grands championnats européens.

Source: lemonde.fr

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