Bretagne : Dans certaines communes, fini l’open bar pour les camping-cars

La Bretagne est une destination très prisée des camping-caristes.
La Bretagne est une destination très prisée des camping-caristes. — Gile Michel / Sipa
  • Comment souvent, la Bretagne a fait le plein de camping-cars cet été.
  • Certaines communes commencent à prendre des mesures face à cet afflux massif.
  • A Névez dans le Finistère, les camping-cars ont ainsi interdiction de stationner de nuit à proximité de trois sites naturels.

L’afflux est déjà moins massif depuis quelques jours avec la fin des vacances scolaires. Mais tout au long de l’été, la Bretagne a vu défiler un nombre impressionnant de camping-cars sur ses routes. Déjà populaire avant la crise du Covid-19, ce mode du voyage est depuis en plein boom, faisant chaque année toujours plus d’adeptes. Pendant la période estivale, Camping-Car Park a ainsi enregistré plus d’un million de nuitées sur les aires de son réseau en France, soit une hausse de 33 % par rapport à l’an dernier.

Derrière la Nouvelle-Aquitaine et les Pays de la Loire, la Bretagne a tiré son épingle du jeu avec une hausse de la fréquentation de 13 %. Ses paysages magnifiques y sont bien sûr pour beaucoup. Mais la région se montre aussi particulièrement accueillante avec les camping-caristes, au point de devenir leur destination préférée. « C’est vrai que la Bretagne offre un nombre très important d’aires de services ou de stationnement, ce qui n’est pas le cas dans toutes les régions », souligne Fabienne Yobé, directrice générale de la Fédération des campeurs, caravaniers et camping-caristes (FCCC).

« On se serait cru chez un concessionnaire »

Dans certaines communes, la forte affluence de camping-cars n’est pas sans poser problème cependant, certains parlant même d’invasion. Le maire de Névez, petite station balnéaire située près de Concarneau (Finistère), peut en témoigner. « A un moment, on se serait cru chez un concessionnaire de camping-cars tellement il y en avait sur certains sites, indique Dominique Guillou. Ils bouchaient toute la vue et on devait ramasser tout un tas de déchets après leur passage. Ce n’était plus tenable ».

En début d’année, l’élu a donc décidé d’agir en interdisant le stationnement de nuit des camping-cars à proximité de trois plages de la commune (Raguénez, Dourveil et Tahiti). « Ce sont trois sites classés Natura 2000 donc il n’est pas question de faire du camping sauvage sur ces sites-là », assure-t-il. En prenant cette mesure, déjà en vigueur dans d’autres communes bretonnes comme Binic, Dominique Guillou ne s’est pas fait que des amis chez les camping-caristes. « J’ai reçu pas mal de mails indiquant que ces arrêtés n’étaient pas légaux et que cela était une atteinte à leurs libertés, souligne-t-il. Mais je ne reviendrai pas dessus ! ».

« Une manne financière pour les communes »

A la FCCC, on regrette bien sûr que les camping-caristes soient pris pour cible. « Il faut aussi que ces arrêtés s’appliquent pour les vans aménagés car sinon c’est discriminatoire », indique Fabienne Yobé. Ne niant pas que l’afflux de camping-cars peut poser « quelques difficultés à certains endroits très touristiques pendant l’été », elle rejette la faute sur les maires. « Certaines municipalités ont très bien compris que les camping-caristes représentaient une manne financière, notamment hors saison, assure-t-elle. Il faut donc que les maires gèrent en amont cette question du stationnement pour que tout se passe bien ».

A Névez, la situation s’est semble-t-il bien passée cet été selon le maire, la police municipale étant chargée de faire respecter les arrêtés. Mais Dominique Guillou l’assure. « Je n’ai rien contre les camping-caristes, clame-t-il. Nous aménageons d’ailleurs une aire dédiée pour les accueillir et nous réfléchissons à une seconde. Mais je devais m’attaquer au problème pour préserver le cadre de vie et ce qui fait le charme de Névez ».

Source: 20minutes.fr
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