Six idées pour se souvenir de la Commune

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Le 18 mars 1871, Paris se révolte. « Exténuée par un siège de quatre mois, écrasée d’humiliation par la défaite devant les Prussiens », selon les mots de l’historien Jacques Rougerie, la capitale se soulève contre une Assemblée nationale monarchiste. L’armée se retourne contre ses généraux, fraternise avec la foule. C’est le début d’une aventure de soixante-douze jours, une tentative unique de gouvernement populaire, violemment réprimée au cours de la « semaine sanglante ».

Un siècle et demi plus tard, l’épisode conserve une charge symbolique extrême. « Jamais sans doute un événement aussi court n’a laissé tant de traces dans les représentations collectives », écrit Roger Martelli dans Commune 1871, La révolution impromptue (éditions Arcane 17, 200 pages, 18 euros), un des ouvrages publiés pour ce 150e anniversaire. L’occasion de revisiter ce moment historique décisif, de six façons.

L’héritage de la Commune continue de diviser. Une partie de la droite en garde le souvenir d’un « triste moment de guerre civile », et Emmanuel Macron a décidé de ne pas célébrer les 150 ans de l’insurrection. La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, entend, elle, exalter ce moment, devenu un mythe pour la gauche – Marx et Engels y voyaient la seule expérience française de dictature du prolétariat.

Dans la capitale, des dizaines d’opérations sont programmées jusqu’en juin, malgré l’épidémie de Covid-19. A commencer par « Nous la Commune », une exposition itinérante signée par le graphiste Régis Léger, alias Dugudus. Après l’Hôtel de ville jusqu’au 18 avril, elle doit être accrochée sur les grilles de la gare de l’Est du 20 avril au 7 mai, puis aux Buttes-Chaumont du 11 au 27 mai.

S’inscrivant dans la tradition de l’imagerie populaire, Dugudus a conçu cinquante silhouettes de communards. Des Parisiens anonymes, mais aussi des personnalités comme l’institutrice Louise Michel, le photographe Nadar, le militant Eugène Varlin ou encore Arthur Rimbaud… dont on ne sait pas s’il a vraiment participé à la Commune. Tous sont représentés grandeur nature, dans leurs costumes d’époque. Ce qui permet des selfies exceptionnels aux côtés de Louise Michel !

Raphaël Meyssan , lui, s’est focalisé sur une femme oubliée, Victorine Malenfant, épouse de Jean-Charles Rouchy puis de Gustave Brocher. Cette ouvrière parisienne, mère de famille, s’engage avec fougue dans la Commune. Le Journal officiel du 17 mai célèbre sa bravoure : « Le bataillon félicite notre cantinière, la citoyenne Victorine Rouchy, du courage qu’elle a montré en suivant le bataillon au feu, et de l’humanité qu’elle a eue pour les blessés. »

Source: lemonde.fr

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