Pierre & Vacances – Center Parcs, repris par deux fonds britanniques, change de modèle

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Le groupe Pierre & Vacances-Center Parcs a finalisé, dans la douleur après de complexes négociations avec ses créanciers et les repreneurs, une nouvelle organisation, annoncée le jeudi 10 mars : le fondateur Gérard Brémond conserve moins de 4 % des parts de son groupe, les fonds d’investissement britanniques Fidera et Alcentra (entre 20 % et 25 % chacun) deviennent les nouveaux propriétaires, associés au gérant français d’actifs immobiliers Atream, qui jouera un rôle plus industriel. Le directeur général, Franck Gervais, arrivé au milieu de la tempête Covid, reste en place. Sous ses ordres, la relance de l’activité, sous le leitmotiv du tourisme responsable et local, a été plus vive que prévu, et l’entreprise vise un retour aux bénéfices dès cet exercice.

Une restructuration financière très complexe a été échafaudée pour sauver le groupe de la faillite, coulé par dix exercices déficitaires consécutifs et la pandémie de Covid-19, qui a creusé sa dette jusqu’à des profondeurs abyssales. La dette brute du groupe, 1,1 milliard d’euros, est pour moitié convertie en capital, y compris la quasi-totalité du prêt garanti par l’Etat (PGE) – 215 millions des 240 millions d’euros. L’opération implique que l’Etat deviendra « actionnaire indirect de Pierre & Vacances, soit via une fiducie exercée par les banques qui détiennent le PGE, soit via un autre mécanisme à déterminer », explique-t-on au sein du groupe. Une situation que Bercy souhaitait éviter au début de la pandémie, mais qui était la condition du succès de l’opération.

Pour le leader européen de la résidence de tourisme, qui compte aussi les marques Adagio (résidences hôtelières urbaines) et Maeva (campings et plates-formes de distribution), c’est aussi un changement de modèle radical : la fin de la « nouvelle propriété », qui faisait appel aux particuliers pour financer, avec une incitation fiscale, la construction de nouveaux projets. L’investissement foncier est dissocié de l’exploitation touristique, qui devient la raison d’être d’un groupe autrefois porté par la promotion immobilière.

Les nouveaux propriétaires, en retournant de fond en comble les chiffres de la maison Pierre & Vacances, ont déjà eu l’occasion de se rendre compte du défi que représentera le redressement du groupe. L’exploitation de nombre de résidences déficitaires devrait être abandonnée. Le dossier de Villages Nature, sorte d’immense Center Parcs partagé avec Disneyland près du parc d’attractions, est également problématique : il fera l’objet d’un protocole de conciliation sous l’égide du comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), à l’issue duquel Pierre & Vacances entend devenir seul propriétaire du complexe, en raison de désaccords stratégiques avec Disneyland Paris.

Source: lemonde.fr

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