L’État a « offert un renfort insensé » à la « voyoucratie » en libérant des détenus, dit Le Pen

POLITIQUE – Ils sont au moins 9.923 détenus à avoir été libérés des prisons françaises depuis le début de l’épidémie de coronavirus. Voilà le chiffre que donnait, le 15 avril dernier Stéphane Bredin, le directeur de l’Administration pénitentiaire au cours de son audition par la commission des lois de l’Assemblée nationale. 

Par crainte d’une crise sanitaire et sécuritaire dans les lieux de privation de liberté du pays, la garde des Sceaux Nicole Belloubet a effectivement mis en œuvre une politique destinée à limiter autant que possible la surpopulation carcérale. 

Résultat: des peines ont été écourtées pour raisons médicales, certains détenus en détention provisoire ont été libérés, l’exécution de peines courtes a été différée et le fonctionnement en mode dégradé du système judiciaire limite de fait le nombre de nouvelles entrées en prison. 

Nicole Belloubet attaquée par Marine Le Pen

Sauf que cette baisse exceptionnelle de la population carcérale n’est pas du goût de tout le monde. En plus des personnels pénitentiaires qui témoignent au HuffPost une inquiétude sur le profil de certains individus libérés, la président du Rassemblement national Marine Le Pen s’est agacée de la situation sur Twitter, accusant le gouvernement d’assister les délinquants. 

“En libérant des milliers de détenus, madame Belloubet a donné des ailes à la voyoucratie (sic) qui caillasse nos forces de l’ordre et pompiers dans des centaines de cité”, écrit l’ancienne candidate à la présidentielle. “L’État macronien n’a pas seulement renoncé à combattre la délinquance: il lui a offert un renfort insensé.” 

Marine Le Pen semble ici rapprocher le contexte de la libération de détenus et les violences subies par les forces de l’ordre dans certains quartiers populaires depuis l’instauration du confinement sur le territoire national.

Marine le Pen réclame la “neutralisation” des “racailles” 

Au cours des sept derniers jours, rapportaient par exemple nos confrères du Figaro, des dizaines d’actes de violence à l’encontre des forces de police et des pompiers ont été recensés dans le pays, à l’image des heurts qui ont éclaté à Villeneuve-la-Garenne à la suite d’une collision entre un véhicule de policiers banalisé et un jeune homme circulant à motocross. 

Dans un autre tweet, Marine Le Pen a d’ailleurs relayé une compilation d’images de ces violences, évoquant “les insupportables scènes de guérilla urbaine qui ont eu lieu dans toute la France”. 

Et de déclarer: “L’heure n’est plus aux bons sentiments, aux excuses et aux politiques de la ville ruineuses: l’heure est au désarmement des racailles, à leur punition et à leur neutralisation.” 

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Source: huffingtonpost.fr

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