L’écrivain Dominique Lapierre, auteur de « La Cité de la joie », est mort

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L’écrivain français à succès Dominique Lapierre est mort à 91 ans sur la Côte d’Azur, a annoncé sa veuve, dimanche 4 décembre, dans le quotidien régional Var-Matin. « Il est mort de vieillesse », a expliqué Dominique Conchon-Lapierre, confiant dans cet entretien être « en paix et sereine depuis que Dominique ne souffre plus ».

Dominique Lapierre a vécu à Ramatuelle (Var), près de Saint-Tropez, pendant une soixantaine d’années. Il y a longtemps occupé une demeure séparée par un court de tennis de celle de l’Américain Larry Collins (mort en 2005), avec qui il avait écrit en 1964 Paris brûle-t-il ?, s’appuyant sur des milliers de témoignages au terme de trois ans d’enquête.

Ce récit de la Libération de Paris, le 25 août 1944, sera lu par 20 millions de lecteurs en trente éditions internationales et porté au cinéma en 1966 par René Clément, avec une pléiade de stars, comme le Français Jean-Paul Belmondo ou l’Américain Kirk Douglas. Les Américains Francis Ford Coppola et Gore Vidal avaient cosigné le scénario.

Après Paris brûle-t-il ?, il avait poursuivi sa fructueuse collaboration avec Collins : Où tu porteras mon deuil (1968), ayant pour sujet le torero El Cordobes ; Ô Jérusalem (1972) ; Cette nuit la liberté (1975), traitant de l’indépendance de l’Inde ; Le Cinquième Cavalier (1980), une fiction autour d’une bombe atomique ; et le thriller New York brûle-t-il ? (2004). Au total, il a vendu avec son « frère de plume » américain quelque 50 millions d’exemplaires de leurs six romans.

Dominique Lapierre était autant un écrivain à succès qu’un philanthrope passionné par l’Inde. Au début des années 1980, il débarque avec son épouse chez Mère Teresa, à Calcutta. Il commence par lui donner 50 000 dollars en disant : « C’est une goutte d’eau dans l’océan des besoins. » La religieuse (morte en 1997 et déclarée sainte par le pape François en 2016) lui répond : « Sans [ces gouttes d’eau], l’océan ne serait pas l’océan. »

Il publie en 1985 La Cité de la joie, écrit seul, à propos d’un bidonville de Calcutta. Le roman, qui s’est vendu à douze millions d’exemplaires, fit l’objet d’un film réalisé par Roland Joffé en 1992.

L’écrivain donne par la suite plusieurs millions de dollars à des programmes de lutte contre la lèpre, le choléra ou la tuberculose, pour la construction de logements ou la distribution de microcrédits.

En 2005, il assurait que, grâce à ses droits d’auteur, des dons de lecteurs et les gains de conférences prononcées dans le monde entier, son action humanitaire « avait permis de guérir en vingt-quatre ans un million de tuberculeux, soigner 9 000 enfants lépreux, construire 540 puits d’eau potable et armer quatre bateaux hôpitaux sur le delta du Gange, en Inde ».

Parmi d’autres initiatives, Dominique Lapierre, qui parlait couramment le bengali, avait ouvert plusieurs écoles dans la région. Une partie de leur financement provenait de la vente aux enchères en 2006, pour 825 000 dollars, d’une robe portée par l’actrice Audrey Hepburn dans le film Diamants sur canapé (1961), qu’il avait reçue en cadeau du couturier Hubert de Givenchy.

« Ce n’est pas suffisant d’être un auteur de best-sellers, il faut se battre contre ces injustices que vous dénoncez dans vos livres », disait ce baroudeur énergique. Il reçoit en 2008 la médaille Padma Bhushan décerné par le gouvernement indien pour son action contre la pauvreté.

Dominique Lapierre a également coécrit, avec l’Espagnol Javier Moro, Il était minuit cinq à Bhopal (2001) et, avec Jean-Pierre Pedrazzini, Il était une fois l’URSS (2005).

Né le 30 juillet 1931 à Châtelaillon (Charente-Maritime) d’un père diplomate et d’une mère journaliste, l’écrivain fut aussi journaliste pendant les années 1950 pour Paris Match, ce qui lui permit de parcourir les points chauds de la planète. Il était pensionnaire depuis quelques années d’un Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) dans la ville de Sainte-Maxime, selon Var-Matin.

Source: lemonde.fr

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