«Le variant indien va arriver en France, c’est une question de jours», estime Karine Lacombe

Alors que l’Inde connaît une flambée épidémique qui pourrait s’expliquer par un nouveau variant du virus, l’infectiologue Karine Lacombe a estimé que celui-ci «est probablement déjà en France». Elle s’inquiète de son arrivée prochaine dans le pays, car ses mutations menacent l’efficacité des vaccins.

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Après les variants britannique, sud-africain et brésilien, c’est la souche indienne, un «double mutant», qui risque de se propager dans le monde et pourrait être actuellement à l’origine des ravages de la maladie en Inde où plus de 200.000 cas quotidiens et environ 2.000 morts sont enregistrés chaque jour.

Il a été détecté sporadiquement en Angleterre, en Allemagne, au Canada et à Singapour, et deux cas ont été signalés en Guadeloupe, selon Santé publique France.

Invitée ce 21 avril sur Franceinfo, Karine Lacombe, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, a affirmé que ce variant détecté «va arriver en France» et que «c’est une question de jours».

«Il est probablement déjà en France», a-t-elle assuré.

S’il est détecté dans l’Hexagone assez tôt, «il est possible d’isoler les personnes et de faire en sorte de casser les chaînes de transmission», a-t-elle indiqué.

De plus, Mme Lacombe a ajouté que les tests PCR que «l’on a en France peuvent détecter ce type de variant» qui effraie d’autant plus qu’il est un «double mutant».

«Il a en particulier deux mutations qui pourraient entraîner une résistance à la vaccination voire au traitement comme les anticorps monoclonaux, explique Karine Lacombe. Ce sont des mutations qui sont apparues sur cette fameuse protéine Spike […] qui donne sa forme en couronne au virus», a-t-elle précisé.

Résistant aux vaccins?

Par conséquent, elle a souligné que cette souche pourrait «être résistante à la vaccination ou aux traitements»:

«Les vaccins développés actuellement permettent de produire des anticorps contre cette protéine Spike, et quand elle est mutée, les anticorps ne vont pas reconnaître cette protéine et la personne vaccinée pourrait malgré tout acquérir le virus et développer la maladie», a-t-elle noté.

Un variant inquiétant?

La souche concernée, baptisée B.1.617, présente une double mutation et a été détectée en Inde en 2020. Elle pourrait entraîner une «transmissibilité accrue» et même une «neutralisation réduite», a indiqué Maria van Kerkhove, responsable technique Covid-19 à l’Organisation mondiale de la santé.

De plus, Mme Van Kerkhove a précisé que les deux mutations en question, E484Q et L452R, ont été découvertes dans des variants plus contagieux. Or, la souche est toujours qualifiée de simple «variant d’intérêt» par l’OMS, et ne déclenche pas en conséquence de mobilisation spéciale.

Ce variant est présent «dans toute l’Asie et l’Amérique du Nord», d’après la responsable.

Source:fr.sputniknews.com/
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