La fréquentation des « Amandiers » freinée par l’affaire Sofiane Bennacer

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Le film Les Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi, en salle depuis le 16 novembre, pâtit de l’affaire Sofiane Bennacer. Cet acteur, qui joue l’un des rôles principaux, a été mis en examen pour viol et violences sur plusieurs anciennes compagnes, comme l’a révélé Le Parisien le 22 novembre, avant que Libération n’y consacre sa « une » trois jours plus tard. Ce long-métrage, qui retrace l’ébullition de l’école de théâtre dirigée par Patrice Chéreau à Nanterre dans les années 1980, avait été sélectionné en compétition officielle au dernier Festival de Cannes et bénéficiait d’une importante campagne de promotion et de critiques positives.

Selon Alexandra Henochsberg, présidente d’Ad Vitam, à la fois distributrice et coproductrice du film avec Agat Films, seize salles sur 411 avaient pris, jeudi 1er décembre, la décision de déprogrammer ce long-métrage ou de ne pas le programmer alors qu’elles avaient initialement l’intention de le faire. L’Écran de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Le Concorde de La Roche-sur-Yon (Vendée) ou Le Jean-Marais du Vésinet (Yvelines) ont ainsi a ainsi expliqué sur leurs pages Facebook qu’ils le retiraient de l’affiche. L’équipe du Jean-Marais précise : « Nous ne pouvons rester silencieux face à cette actualité (…). Nous soutenons les plaignantes : il est important d’entendre et recevoir cette parole. » Ad Vitam avait indiqué, dimanche 27 novembre, aux exploitants : « Sachez que face à cette situation, nous comprenons et respectons toutes les positions et décisions que vous prendrez quant à l’exploitation du film dans votre salle. »

Les Amandiers, dont le budget avoisine les 4 millions d’euros, soit le montant moyen d’un film français, a comptabilisé, selon Comscore, 104 057 entrées en première semaine d’exploitation, du 16 au 22 novembre (en comptant les 8 543 spectateurs des avant-premières). En deuxième semaine, il a attiré 54 408 spectateurs. « C’est à partir de lundi 28 novembre que les entrées ont vraiment chuté », explique la présidente d’Ad Vitam. « L’impact ne se constate pas du jour au lendemain, mais au bout de quatre cinq jours », précise-t-elle. « Cette affaire a clairement des répercussions sur la carrière du film », ajoute Alexandra Henochsberg, « non seulement les entrées en salle, mais aussi les ventes de DVD et la vidéo à la demande ». Elle s’attend désormais à ce que le film attire « bon an, mal an 200 000 spectateurs », là où elle en espérait « 300 000 ».

Eric Marti, directeur général de Comscore relativise, quant à lui, l’onde de choc de l’affaire Bennacer. « Ce n’est pas une dégringolade ni une désaffection totale en deuxième semaine. Une érosion certes mais un résultat dans la ligne avec les baisses des autres films comparables cette même semaine, comme Armageddon Time de James Gray (- 35 %), La Conspiration du Caire de Tarik Saleh (- 38 %), Mascarade de Nicolas Bedos (- 41 %) ou encore Close de Lukas Dhont (- 48 %) », dit-il. Autres indicateurs importants selon lui, la moyenne de spectateurs par écran, toutes séances cumulées au cours de la première semaine n’a baissé que de 387 à 326 en deuxième semaine.

Source: lemonde.fr

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