Eté 2022 : le grand retour des touristes en France

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Lundi 29 août, 9 h 30 : les cartables n’étaient pas remplis et les maillots de bain se trouvaient encore sur le fil à linge lorsque Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée du tourisme, s’est empressée de tirer le bilan d’un été « particulièrement performant ». Une conférence de presse précoce – septembre étant un mois précieux pour le tourisme français –, alors que l’étalement des flux estivaux constitue une priorité du secteur.

Cependant, comme l’a d’emblée concédé la ministre, dont le portefeuille comprend également les petites et moyennes entreprises, le commerce et l’artisanat, il était urgent de se réjouir : « Les bonnes nouvelles sont assez rares par les temps qui courent. » Si les chiffres restent à consolider (le ministère affirme, sur la base d’une enquête d’opinion, que sept Français sur dix sont partis en vacances cet été), la consommation touristique estivale devrait contribuer à repousser le spectre de la récession, la filière pesant environ 8 % du produit intérieur brut, et bien davantage au troisième trimestre.

Comme le laissaient entrevoir les niveaux de réservations et l’affluence élevée des longs week-ends du printemps, les Français qui en ont les moyens ont largement assouvi leur besoin de vacances, en dépit des prix élevés et des aléas économiques et climatiques.

Dans un contexte anxiogène, ces chiffres donnent à l’été 2022 un air d’ultime respiration, avant une rentrée chargée de nuages. La météo ensoleillée sur l’ensemble du pays a aussi encouragé les visites à la journée et la fréquentation des parcs d’attractions, qui font parfois office de solution de repli pour des ménages ne pouvant partir loin de chez eux.

Les données de téléphonie mobile, analysées par ADN Tourisme, l’organisation faîtière des offices de tourisme, montrent une fréquentation française en retrait des deux derniers étés ; les séjours de Français à l’étranger ont presque retrouvé leur niveau d’avant-crise, mais elle se situe au-dessus du niveau de 2019, tout comme la fréquentation européenne qui est, elle, en nette progression. Des chiffres plus précis et consolidés – le tourisme français est notoirement défaillant en la matière – seront nécessaires pour déterminer quels territoires ont bénéficié de ces flux, mais l’impression domine d’un retour aux habitudes prépandémiques, avec un fort attrait pour le littoral et les villes.

Quelques tendances fortes apparues durant le Covid-19 se confirment : le tourisme de proximité et la moyenne montagne, l’itinérance, la location entre particuliers, le déplacement à vélo ou en train. Ainsi, la SNCF a vendu 10 % de billets longue distance en plus qu’en 2019 (+ 15 % pour les TER).

Source: lemonde.fr

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