Cinéma week-end. « Yalda, la nuit du pardon » : Massoud Bakhshi dans la lignée de ses aînés

Sadaf Asgari dans "Yalda, la nuit du pardon" de Massoud Bakhshi
Sadaf Asgari dans « Yalda, la nuit du pardon » de Massoud Bakhshi (Pyramide Distribution)

Jeune réalisateur courageux, comme ses illustres aînés, Jafar Panahi et Asghar Farhadi, Massoud Bakhshi sait qu’en Iran la réalité dépasse la fiction. Et le grand mérite de ces cinéastes est d’explorer les contradictions d’une société tiraillée entre l’aspiration à la modernité et le poids terrible de la religion. Maryam a été condamnée à mort pour le décès accidentel de son mari. Sur un plateau de télévision, elle est face à Mona, fille de la victime, qui elle seule peut lui accorder son pardon.

En sortant le film en Iran, nous avons pu financer la libération de deux prisonniers condamnés à mort

Massoud Bakhshi

Un animateur de cette télé-réalité, d’une morbidité incroyable, invite les spectateurs à voter, pour ou contre ce pardon, afin d’influencer Mona. L’affaire est plus complexe qu’il n’y paraît, les femmes très présentes dans cette tragédie, vont-elles se montrer solidaires ?

C’est haletant, dérangeant, remarquablement interprété. Tout est inspiré de faits réels, comme le prix du sang, l’indemnisation de la victime que s’engagent, en direct, à payer des donateurs.Yalda, sorti, non sans mal en Iran, a permis l’arrêt de cette émission et la libération de deux condamnés à mort.   

Parents d’élèves de Noémie Saglio  

Ils viennent du stand-up, Blanche Gardin, Jonathan Cohen, Nora Hamzawi, Alban Ivanov, c’est le bon filon des comédies françaises depuis quelques années. Après Terrible Jungle en juillet dernier, Vincent Dedienne côtoie Camelia Jordana dans Parents d’élèves en baby-sitter qui s’occupe d’un petit garçon, qui le fait passer pour son père à l’école, où il tombe amoureux de la maîtresse.

Le plus, en venant du stand-up, c’est le sens du rythme, le moins, c’est d’être habitué à travailler seul.

Vincent Dedienne

C’est disons « gentillet », mais Vincent Dedienne y déploie ses talents acquis sur scène, son sens du rythme, et jubile de partager l’écran avec sa partenaire.   

Sister, thriller familial bulgare qui révèle une jeune actrice  

Deuxième film de Svetla Tsotsorkova qui retrouve la jeune et fascinante Monika Naydenova, 18 ans seulement, et terriblement cinégénique. Elle est Rayna, pauvre villageoise qui vit avec sa mère et sa sœur. À ce trio rêche, aux relations violentes mais le plus souvent contenues, s’ajoute un voisin, Milo, rustre macho que les mensonges ingénus et déroutants de Rayna vont finir par attendrir.

Sans être un film politique, Sister évoque le sort des femmes dans un pays où règnent des hommes cupides et corrompus. C’est déroutant, parfois à la limite du cliché, mais virtuose dans la mise en scène, et on se laisse aisément séduire par l’impassibilité de Monika Naydenova.                                

Source: francetvinfo.fr
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