Avis de tempête sur l’économie des pays émergents, sur fond de ralentissement mondial

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La crise liée au Covid-19 est loin d’être terminée. Mardi 11 janvier, la Banque mondiale a revu à la baisse de 0,2 point ses prévisions de croissance mondiale pour 2022 à 4,1 %, après 5,5 % en 2021. Si tous les pays du monde sont concernés par cette baisse, Ayhan Kose, économiste de l’institution, a insisté sur leurs trajectoires divergentes : « Les pays avancés volent haut alors que les marchés émergents et les économies en développement volent bas et sont à la traîne. » Le Fonds monétaire international (FMI) s’inquiète, lui, des « éventuelles turbulences économiques » qui pourraient secouer les économies émergentes dans les mois à venir. Dans une note publiée lundi 10 janvier, l’institution sise à Washington souligne en particulier le risque d’un resserrement de la politique monétaire américaine, plus rapide que prévu, qui pourrait entraîner une fuite des capitaux des économies émergentes et une dévaluation de leurs monnaies.

Un scénario qui risque de se produire si les chaînes d’approvisionnement en surchauffe ne parviennent pas à résorber les pénuries et si la hausse des prix s’accélère aux Etats-Unis, après avoir déjà atteint 6,8 % en un an en novembre 2021. Début janvier, la Fed a laissé entendre que son durcissement monétaire serait plus important et rapide, et a prévenu qu’elle pourrait, dès le mois de mars, augmenter ses taux directeurs.

Cette accélération du calendrier pourrait, selon le FMI, « ébranler les marchés financiers ». Les pays les plus exposés sont ceux qui affichent des « niveaux élevés de dette privée et publique, et d’exposition aux fluctuations des changes ainsi que des balances courantes plus faibles », poursuit l’institution. Au lendemain de la publication, mercredi 5 janvier, du compte rendu de la dernière réunion de la Fed, les cours de la livre turque, du baht thaïlandais et du ringgit malaisien ont d’ailleurs chuté.

Une hausse des taux américains pourrait faire sortir les capitaux des pays émergents au moment où ils en ont besoin pour financer leur fragile reprise. Elle pourrait aussi les contraindre à prendre les mêmes orientations pour éviter une fuite des capitaux et un effondrement de leurs monnaies. Au risque de sacrifier leur reprise. En juillet 2021, le FMI a calculé que le produit intérieur brut (PIB) mondial pourrait perdre 4 500 milliards de dollars (3 970 milliards d’euros) si une telle décision était prise avant que la pandémie ne soit endiguée dans les pays émergents. En 2013, elle avait provoqué une tempête financière chez les émergents.

Source: lemonde.fr

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